Le prix de l'électricité en hausse de près de 6% : est-ce justifié ?
Les tarifs réglementés de l'électricité vont augmenter de près de 6% ce samedi 1er juin. La décision a été publiée au journal officiel. Une telle hausse est inédite depuis 20 ans, elle est "injuste et anormale" pour les associations de consommateurs CLCV et l'UFC Que Choisir.

Les tarifs réglementés vont progresser de 5,9% en moyenne dès samedi, selon une décision publiée jeudi 30 mai au Journal officiel. Une telle hausse est inédite depuis 20 ans. Ils correspondent au "tarif bleu" d'EDF, auquel souscrivent 25 millions de foyers. Mais cette flambée des prix est contestée par les associations de consommateurs : CLCV et l'UFC Que Choisir vont saisir le Conseil d'État. Alors cette hausse est-elle justifiée ?
L'énergie augmente et l'électricité ne fait pas exception
Une partie de cette hausse est liée à la flambée des prix de l'énergie en général : pétrole, gaz, tonne de CO2, etc... L'électricité suit donc la tendance. Par ailleurs, l'avantage compétitif du nucléaire français est en chute libre : les coûts des vieilles centrales nucléaires augmentent et les nouvelles, en construction, comme l'EPR de Flamanville, s'avèrent beaucoup plus chères que prévu...
Enfin, les taxes - qui représentent un tiers du prix de l'électricité - grimpent aussi : +40% entre 2012 et 2016.
Les coûts d'EDF n'augmenteraient que de 3%
Les associations de consommateurs ne contestent pas cette hausse des coûts d'EDF. Mais ces coûts, selon elles, n'augmentent que de 3%. Alors pourquoi une hausse de 6% ? D'après elles, c'est uniquement pour faire vivre les concurrents de l'opérateur historique. Depuis 2010, pour que le marché soit non faussé, EDF doit leur vendre un quart de son énergie nucléaire à prix d'ami. Or, ces concurrents se sont multipliés ces dernières années. Il n'y a donc pas assez de cette électricité nucléaire pour tout le monde et les concurrents d'EDF doivent se fournir sur le marché, plus cher. C'est donc pour compenser ce surcoût que l'électricité augmente de 6% et non 3%.
Ce calcul serait responsable de 40% de la hausse des prix selon l'Autorité de la concurrence, qui appelle à le revoir, tout comme les associations de consommateurs.