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Le retour progressif des embauches chez Airbus
Airbus a publié ce jeudi ses chiffres au 3e trimestre 2021. Résultats financiers, livraisons, commandes, les signaux sont au vert, même s'il reste quelques points de vigilance. Après presque deux ans de gel des embauches, le constructeur recrute t-il à nouveau ? Oui mais peut (et va) mieux faire.

On a plutôt le sourire chez Airbus, même si personne ne fanfaronne. D'abord le plan de sauvegarde de l'entreprise (PSE) est toujours en cours, et l'activité partielle de longue durée (APLD) est encore de mise dans l'entreprise, et ce jusqu'à fin 2022. Aujourd'hui, 17% des personnels de production travaillent à temps partiel, en général à 75-80%. Le constructeur émerge de la crise, et c'est déjà pas mal. Avec un symbole : alors que les embauche sont gelées depuis presque deux ans, Airbus recrute, un peu. Et promet de le faire davantage bientôt.
Recrutement sur des compétences spécifiques
Les prochaines montées en cadence, ces 65 A320 produits par mois à l'été 2023 (contre 45 aujourd'hui) sont autant de promesses de recrutement massif. Mais pour ce qui est de la situation actuelle, c'est plus timide. "Aujourd'hui, on ne produit que la moitié des A350 et A330 qu'on faisait avant la crise. Et pour l'A320, les perspectives sont intéressantes, mais on n'en est qu'au tout début de la montée en cadence", tempère Xavier Dahéron, le délégué central adjoint CFE-CGC.
Il y a bien certains métiers très spécifiques pour lesquels l'avionneur a toujours recherché des profils, c'est le cas dans le domaine de la cyber-sécurité. Il y a bien aussi toute la filière hydrogène qui lui impose là aussi de trouver des spécialistes. Depuis juin dernier confirment les services d'Airbus, il y a eu quelques embauches dans les bureaux d'études toulousains, ainsi que dans les deux centres de tests sur les réservoirs à hydrogène créés cette année à Nantes et Brême (Allemagne). Les voilà, les recrutements de l'année. Rien de comparable en volume bien sûr, avec ce qu'Airbus était en capacité de faire avant 2020, mais ils existent. Et puis il y a les engagements. "La direction nous a parlé de 500 recrutements dans les trois prochaines années sur les sites de Nantes, Saint-Nazaire ou Toulouse chez Airbus Atlantic (ex Stelia)", se félicite Florent Veletchy, coordinateur CFTC du groupe Airbus.
Beaucoup d'espoir dans la chaîne d'assemblage A321
Concernant l'intérim, là encore c'est l'A320, le best-seller d'Airbus qui devrait permettre d'y faire appel dans les prochains mois, à petites doses. Les syndicats espèrent surtout que la future chaine d'assemblage de l'A321 engagent très vite de nouvelles têtes dans les effectifs. Guillaume Faury l'a confirmé en mai dernier, la chaîne qui assemblait les A380 à l'usine Jean-Luc Lagardère de Cornebarrieu près de Toulouse, sera remplacée à l'automne 2022 par une ligne d'assemblage d'A321, l'appareil monocouloir le moins gourmand de la gamme qui occupe désormais plus de la moitié du carnet de commandes d'Airbus. Et les syndicats font pression pour recruter au plus vite, avoir le temps de former. "On est déjà en train de s'adapter, avec de l'APLD dans les chaînes d'assemblage, pour pouvoir re-recruter des intérimaires pour les former et avoir la main d'œuvre disponible quand on en aura besoin. Sur certains métiers, il faut 12 ou 18 mois pour former quelqu'un", poursuit Florent Veletchy (CFTC).
À l'époque, le chiffre de 600 nouveaux emplois liés à cette future chaîne était sorti dans la presse. Il n'a pas été confirmé, cela dépendra sans doute de la répartition des cadences entre pays (France, Allemagne et Etats-Unis). Mais la capacité de la ligne toulousaine, à plein régime, frôlera la vingtaine d'appareils assemblés chaque mois.
Pour l'instant, rien de bien concret sur place, il ne s'agit pas à proprement parler de "démonter" l'ancien outillage A380 puisqu'on parle d'une structure solide, bâtiment et bureau, et de bâtis qui viennent autour de l'avion pour l'assembler avec des dizaines d'hommes autour. Pour l'heure, ce sont surtout les équipes d'étude et de conception qui y travaillent, en lien avec les fournisseurs pour optimiser l'industrialisation de la chaîne.
Airbus prévoit une vague de recrutement dans les prochaines années
Chez Airbus, officiellement, on préfère communiquer sur le très long terme. D'ici dix ans, 70% des postes devront être renouvelés selon le groupe, à cause surtout des départs en retraite. Pour l'heure, les effectifs n'ont pas retrouvé, c'est logique, leur niveau d'avant-crise. Airbus emploie à ce jour 125.800 personnes contre environ 131.000 il y a un an, tout juste. 5.000 salariés en moins (le PSE en prévoyait 15.000), le constructeur a perdu du monde et des compétences, il est en pleine adaptation. Et se méfie.
En ce moment ce qui préoccupe la direction, c'est la supply chain, les fournisseurs car la reprise ne se fait pas à la même vitesse pour tout le monde. Les sous-traitants ont plus souffert que le donneur d'ordre, les effectifs ont été saignés, ils peinent encore à recruter. Des inquiétudes sur l'approvisionnement qui touchent la livraison, mais pas la production assure Airbus.
Enfin, l'avionneur surveille de près ce phénomène aux Etats-Unis de démissions massives , des millions de travailleurs qui quittent leur travail, aussi bien dans l'industrie que dans les services. Cela pourrait à terme directement impacter le constructeur européen qui fait travailler environ 4.000 personnes aux USA.
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