- Accueil
- Hauts-de-France
- Pas-de-Calais
- Infos
- Économie - Social
- Les 150 salariés des filiales de France Loisirs à Noyelles-sous-Lens veulent croire à un repreneur
Les 150 salariés des filiales de France Loisirs à Noyelles-sous-Lens veulent croire à un repreneur
À Noyelles-sous-Lens, les salariés de deux filiales du groupe France Loisirs sont en grève depuis mercredi 17 novembre. Ils veulent se faire entendre après l'annonce du placement en liquidation judiciaire de l'entreprise. Les 150 salariés s'accrochent mais ils n'ont pas beaucoup d'espoir.

Ils attendaient fébrilement de possibles nouvelles offres de reprise, vendredi 26 novembre. Aucune n'est venue, a-t-on appris ce vendredi soir. Depuis dix jours, les salariés se relaient, du matin au soir et même la nuit, sous les barnums installés devant les grilles fermées de l'entreprise Setralog, à Noyelles-sous-Lens, qui fait de la logistique pour France Loisirs.
Installé dans une chaise en plastique Pascal, salarié depuis 39 ans, lâche : "Je suis très déçu de la tournure que prend la situation actuellement." Avec la quasi-totalité de ses collègues, ils tiennent un piquet de grève lancé mercredi 17 novembre 2021. Le groupe France Loisirs, club de lecture français qui existe depuis 1970, est en liquidation d'activité depuis le 25 octobre et risque d'entraîner dans sa chute 800 personnes dans le pays, dont 150 dans le bassin minier.
Les offres de reprise insuffisantes
"On est tous mobilisés parce qu'on n'y croit plus, lance Pascal. On se dit que perdu pour perdu, autant rester dehors. On n'a plus rien à gagner nous, plus rien. Donc on attend." Jusqu'ici, seules deux ont été formulées et elles ne sont pas satisfaisantes du tout pour les salariés. Une ne conserverait qu'une cinquantaine de postes, une seconde aucun.
Après deux plans sociaux en 2009 et 2018 et malgré la reprise par un actionnaire en 2015, la crise sanitaire liée au Covid-19 a achevé une trésorerie déjà mal en point depuis plusieurs années. Il ne reste aux employés que la grève pour tenter de sauver ce qui peut l'être. Et ils sont très mobilisés, à plus de 90 % selon l'intersyndicale à Noyelles-sous-Lens.
Des salariés avec beaucoup d'ancienneté
Car les grévistes sont très attachés à leur entreprise. "Pour certains, on a toujours travaillé ici. La plupart ici sont là depuis 30-40 ans, signale Valérie Balle, de la CFDT. Je suis la petite dernière et ça fait quand même 22 ans que je travaille pour France Loisirs."
Jamais on n'a fait grève donc si on sort ce n'est pas pour rien !
Forcément, pour eux, la crainte, c'est de devoir chercher un autre emploi à 50 ans passés. "On sait comment est la société aujourd'hui et comment c'est difficile de retrouver un travail à notre âge", constate Catherine, 51 ans et formatrice chez Marigny & Joly, une des filières.
Les syndicats ont tenté de mobiliser les élus, ils ont été écoutés par les élus locaux. Ils aimeraient recevoir un soutien au niveau national. Emilie Lhotellier, préparatrice de commandes chez Setralog et représentante CGT, ne comprend pas qu'on puisse abandonner une entreprise française : "France Loisirs, c'est la culture, c'est le livre et on a des boutiques partout en France, c'est un beau réseau. Si l'Etat pouvait faire quelque chose, on a besoin d'argent. on est là et on a toujours envie de travailler."
D'après les estimations des syndicats, il faudrait 15 millions d'euros à France Loisirs pour repartir. Les possibles repreneurs peuvent consolider leurs offres jusqu'au 1er décembre et le tribunal de commerce de Paris se prononcera le 6 décembre.
Ma France : Mieux vivre
Après vous avoir interrogés sur les "économies d'énergie", nous avons choisi de nous intéresser à vous, via cette nouvelle consultation citoyenne, lancée avec Make.org . Que faites-vous ou que voudriez-vous faire pour améliorer la qualité de votre quotidien, de votre vie même ? Bien-être, activités physiques, alimentation, activités créatives, voyages, réorientation professionnelle, changement de vie, valeurs familiales, etc. : partagez avec les autres vos bonnes idées, actions et réflexions.