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Les commerçants avignonnais ne font pas le plein pendant le Festival

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Le Festival d'Avignon n'est pas encore terminé, mais les commerçants font déjà leurs comptes et ils ont le moral en berne. Certains auraient perdu jusqu'à 40% de chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière.

Dans le quartier des Corps Saints, les commerçants estiment avoir perdu en moyenne 15% de leur chiffre d'affaire
Dans le quartier des Corps Saints, les commerçants estiment avoir perdu en moyenne 15% de leur chiffre d'affaire © Radio France - Charlotte Lalanne

L'heure est déjà au bilan pour les commerçants d'Avignon. A moins d'une semaine de la fin du Festival, les tendances sont déjà connues, et le cru 2018 n'est pas bon. "Moins de monde, du coup moins de chiffre", constate Marie Leroux, gérante du bar à tartines Ginette et Marcel sur la place des Corps Saints.  Environ 100 couverts par jour en moins, estime-t-elle.  "D'habitude on a du monde jusque dans l'après-midi, là ça s'arrête à 15h."

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Les comptes sont mauvais aussi pour Isabelle, -40% de chiffre d'affaires dans sa boutique de décoration. "On sera obligé de faire des soldes en août pour rattraper ce mois de juillet catastrophique", commente-elle. Pour Draga, gérante d'un restaurant rue du Vieux Sextier, le bilan n'est pas brillant non plus : -30%. "C'est surtout à cause de la baisse de consommation d'alcool, juge-t-elle. Imaginez, une bouteille de vin à 15 euros, d'habitude on m'en prend une par table, cette année sur 30 tables, il y en a deux qui en commandent."

La mairie pointée du doigt

À quelques mètres de là, un serveur est dépité. "Il n'y a personne, c'est nul cette année, c'est un festival de ...." s'emporte-t-il. La responsable ? La mairie, pour Bruno. La municipalité oblige les bars à fermer à 2h du matin au lieu de 2h30 l'année dernière, une demi-heure qui fait la différence. "En sortant de leur spectacle, les gens veulent aller boire un coup tranquille, plus on ferme tôt, moins on a de clients", explique Bruno.

Autre grief, la multiplication des terrasses éphémères. Quelque 2.500 à 3.000 places assises fleurissent ainsi le temps du Festival. C'est une concurrence déloyale, estime Claude Tummino, président de la fédération des commerçants d'Avignon. "Bien sûr que ça y contribue ! Quelqu’un qui attend entre deux spectacles va rester autour du théâtre plutôt que de traverser pour s'attabler à un restaurant. Or ces terrasses éphémères ne respectent pas les mêmes règlements que les commerces à l'année", peste-t-il. 

"Un jour il faudra avoir le courage de s'asseoir autour d'une table et demande qu'il y ait une vraie charte." - Claude Tummino. 

La semaine dernière déjà le président de l'Union des métiers de l’hôtellerie accusait les abus d'une vingtaine d'établissements éphémères et appelait la mairie à sévir.

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