Les gilets jaunes de Cherbourg lèvent le blocage de la gare maritime
Ce dimanche vers 16h30, les gilets jaunes de Cherbourg ont décidé de lever le blocage de la gare maritime."Le blocus devenait intenable pour les compagnies, les transporteurs et les chauffeurs", explique le président du port de Cherbourg.

"On lève le blocage, mais on n'en a pas fini avec les actions coup de poing". Dimanche, vers 16h30, après une concertation, les gilets jaunes de Cherbourg ont décidé de mettre fin au blocage de la gare maritime. "On ne veut pas non plus se tirer une balle dans le pied et que notre port coule. On ne veut pas mettre des gens au chômage. Donc on a décidé de rouvrir aux camions", explique Doriane.
Ce dimanche midi, les parkings étaient remplis de poids-lourds, avant le départ d'un ferry pour Dublin dans l'après-midi. "On en a fait passer 72, mais dans ceux qui restent, huit ne veulent pas partir", confie une membre des gilets jaunes. Certains chauffeurs, présents parfois depuis trois jours, perdent leurs nerfs : l'un d'entre eux commence à tenter d'enlever des pneus d'un barrage. Les manifestants interviennent. "Après, il y a la fatigue... C'est normal que ça s'échauffe", lâche Doriane.
Pour le port, c'est la fin de près de dix jours de perturbations. "Je ne peux pas dire que je suis heureux, mais plutôt soulagé de voir les gilets jaunes revenus à la raison. Le blocus devenait intenable pour les compagnies, les transporteurs et les chauffeurs. Ce que j'espère, c'est que le blocage ne reprenne pas, et que l'activité économique reparte normalement", explique Dominique Louzeau, le président du port de Cherbourg.
Déficit commercial et d'image
Pour l'instant, difficile de chiffrer l'impact de cette action, mais globalement "les compagnies maritimes sont parties avec à peu près la moitié de leur fret habituel", note Dominique Louzeau. Un blocus partiel, puis total, puis à nouveau filtrant.
"On est en train d'estimer le déficit mais il est significatif - Dominique Louzeau
Et au-delà des questions économiques, il y a aussi un "déficit d'image". "Depuis quelques jours, les autorités irlandaises étaient très irritées et commençaient à réfléchir à des plans B", précise le président.
"Ces dix derniers jours, c'était une vraie catastrophe. Le fait de laisser des camions sur des parkings non sécurisés était sujet à des passages de migrants vers l'Angleterre et l'Irlande" - Dominique Louzeau