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"Les prix du carburant ont doublé" : les travailleurs agricoles mobilisés au rond-point bleu d'Ifs

Une cinquantaine de tracteurs a convergé vers le rond-point bleu d'Ifs, sur le périphérique de Caen, ce mercredi 24 mars. Une mobilisation à l'initiative des Entrepreneurs des Territoires Normandie, le syndicats des travailleurs agricoles qui dénonce des prix du carburants devenus intenables.

Une cinquantaine de véhicules agricoles occupent le rond-point bleu, à la sortie d'Ifs sur le périphérique de Caen ce jeudi 24 mars pour protester contre le prix du carbuant. Une cinquantaine de véhicules agricoles occupent le rond-point bleu, à la sortie d'Ifs sur le périphérique de Caen ce jeudi 24 mars pour protester contre le prix du carbuant.
Une cinquantaine de véhicules agricoles occupent le rond-point bleu, à la sortie d'Ifs sur le périphérique de Caen ce jeudi 24 mars pour protester contre le prix du carbuant. © Radio France - Sarah Saltiel-Ragot

"En 25 ans d'existence de notre organisation régionale, c'est la première fois qu'on se mobilise autant," Pascal Gauquelin, président de la section Normandie des Entrepreneurs des Territoires (EDT), syndicats des travailleurs agricoles, "donc c'est qu'il y a péril en la demeure." Quatre cortèges sont partis dans la matinée des stations essence Leclerc de Bayeux, Falaise, Villers Bocages et Vire pour une mobilisation à Caen. Ils sont donc une cinquantaine à la mi-journée à la sortie d'Ifs du périphérique, sur le rond-point bleu

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Des travailleurs agricoles qui n'arrivent plus à faire face à la flambée des prix du carburant

D'après le syndicat EDT, le gasoil non-routier, le GNR, a augmenté de 230% en un an. "Précédemment, 20% du chiffre d'affaire de nos entreprises était consacré à l'énergie," explique Pascal Gauquelin, "donc vous imaginez bien quand le prix de l'énergie double, les conséquences que ça peut avoir." Une hausse des prix qui a été accrue par la guerre en Ukraine mais le conflit crée aussi des difficultés d'approvisionnement en matériel, en pneumatiques notamment. Pour ce secteur, les difficultés s'accumulent, alors il demande un blocage du prix du GNR à 80 centimes du litre. Actuellement, les professionnels le paient 1,70 euros, c'est même monté jusqu'à "1,85 euros la semaine dernière," s'exaspère un travailleur agricole.  

Le prix du GNR, le Gasoil non-routier a doublé en un an, estime "Entrepreneurs des territoires Normandie", le syndicat des travailleurs agricoles.
Le prix du GNR, le Gasoil non-routier a doublé en un an, estime "Entrepreneurs des territoires Normandie", le syndicat des travailleurs agricoles. © Radio France - Sarah Saltiel-Ragot

Des surcoûts qui s'ajoutent à un secteur agricole déjà en crise

"Ça va devenir insupportable puisqu'il va falloir majorer la facturation sachant que derrière, nos producteurs laitiers pour ce qui me concerne, ne sont sont payé à leur juste prix et donc ne pourront pas nous régler nos factures dans l'année," constate Denis Leprince qui dirige une entreprise de travaux agricoles à Vire. La crainte des impayés pour ces entreprises est donc réelle et c'est leur existence même qui est menacée. Il y existe aujourd'hui sur l'ensemble de la Normandie environ 1 000 entreprises et  3 000 salariés dans le secteur du travail agricole d'après le syndicat EDT. 

Si on répercutait toutes les augmentations, il faudrait monter les prix de 30 à 35%. 

Alors c'est toute la filière agricole qui subit explique Cédric Filliâtre, un autre manifestant : "Si on répercutait toutes les augmentations, il faudrait monter les prix de 30 à 35%. C'est impossible, vous n'allez pas envoyer une facture 30% plus chère à un agriculteur, il ne va pas comprendre et on va le mettre en péril aussi." Et derrière l'enjeu, c'est aussi "le prix des produits dans l'assiette du consommateur," rappelle Freddy Préel, délégué régional d'EDT. "Il fait beau, on devrait tous être en train de travailler dans les champs mais on est ici parce qu'on sait que c'est pour être encore là demain et l'année prochaine," conclut le président des Entrepreneurs des Territoires de Normandie. 

Une délégation des manifestants a été reçue à 13h30 par le préfecture du Calvados pour qu'elle puisse faire part de ses revendications. Lundi dernier déjà, ils ont pu en faire part au préfet de Normandie qui a indiqué les faire remonter à la tête de l'État dans les plus brefs délais. 

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