Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Licences post-Brexit : ports et tunnel sous la Manche bloqués, les pêcheurs mettent "un coup de pression"

- Mis à jour le
Par

Ils avaient promis des actions pour exiger des licences de pêche avec le Royaume-Uni, suite au litige post-Brexit. Après Calais et Saint-Malo, les pêcheurs français ont bloqué le tunnel sous la Manche et le port de Ouistreham ce vendredi après-midi.

Des bateaux de pêche bloquent le port de Calais ce vendredi 26 novembre. Des bateaux de pêche bloquent le port de Calais ce vendredi 26 novembre.
Des bateaux de pêche bloquent le port de Calais ce vendredi 26 novembre. © Maxppp - MOHAMMED BADRA/EPA/Newscom

"We want our licences back" : les pêcheurs français se sont mobilisés ce vendredi 26 novembre pour exiger de nouvelles licences de pêche post-Brexit par le Royaume-Uni. Après Saint-Malo et Calais dans la matinée, ils ont bloqué le port de Ouistreham et le tunnel sous la Manche dans l'après-midi. Depuis plusieurs semaines, Paris réclame à Londres plus de 150 nouvelles licences pour permettre aux pêcheurs de travailler dans les eaux britanniques, en plus des "plus de 960 licences" déjà obtenues. 

Publicité
Logo France Bleu

Fin octobre, la France avait menacé le Royaume-Uni de mesures de rétorsion si le nombre de licences accordées par les Britanniques aux pêcheurs français restait insuffisant. Des mesures jugées "décevantes" et "disproportionnées" par la Grande-Bretagne. Mercredi, la Commission européenne a lancé un ultimatum à Londres, lui demandant de régler le contentieux d'ici le 10 décembre.

Blocage du tunnel sous la Manche, "un petit coup de pression"

Vers 14h, les pêcheurs français ont entamé leur action au niveau du tunnel sous la Manche . A bord de plusieurs dizaines de voitures et de fourgonnettes, ils ont bloqué l'entrée et la sortie de l'Eurotunnel aux camions de marchandises au terminal fret. Selon l'AFP, l'opération a entraîné un important bouchon de plus d'une centaine de camions. 25% des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Europe transitent par le tunnel sous la Manche.

Pour "absorber le trafic" et "décongestionner la voie publique", des départs de trains supplémentaires ont été programmés après 16h, selon un porte-parole d'Eurotunnel. "C'est un petit coup de pression à l'Europe. Je fais partie des privilégiés qui ont eu la licence assez tôt, mais les collègues ne vont pas se laisser mourir, et on ne va pas les laisser dans la panade", témoignait Dominique Ramet, pêcheur.

Au même moment, plusieurs chalutiers ont empêché un ferry de quitter le port de Ouistreham. A terre, une quarantaine de pêcheurs manifestaient sous une banderole "we want our licences back", lançant des fumigènes. Ils ont aussi bloqué l'embarquement sur le prochain ferry. 

"On veut qu'on respecte nos droits"

Quelques heures plus tôt, les pêcheurs ont débuté leur journée de mobilisation par le blocage du port de Saint-Malo pendant une heure, entre 8h et 9h. Une dizaine de bateaux ont participé à l'opération, actionnant des fumigènes. Les navires français n'ont bloqué qu'un seul bateau de pêche venant de Jersey, dans une atmosphère bon enfant. Les pêcheurs attendent davantage de l'Etat français mais surtout de Bruxelles. 

On n'est pas des va-t-en guerre, on veut qu'on respecte nos droits, un deal a été fait, le deal anglais n'est pas respecté. - Pascal Leclerc, président du comité des pêches d'Ille-et-Vilaine

Et ils se disent prêts à hausser le ton. "Quand ça va commencer à se durcir, si ça ne bouge pas, il y a un moment, ça va péter. Ce ne sont pas les Anglais qui vont décider de ce qui se passe. Il y a eu un traité, donc il faut arrêter les bêtises", a expliqué Franck Le Doussal, patron du Times Kloé à Dinard.

Les pêcheurs ont ensuite mené une action à Calais , six navires venus de Boulogne-sur-Mer se sont déployés dans le port pendant environ 1h30, de 12h à 13h30. Il s'agit de "mettre la pression sur le gouvernement britannique", a souligné le président du comité des pêches des Hauts-de-France, Olivier Leprêtre. Il a dénoncé la "surexploitation dans les eaux françaises" engendrée selon lui par l'attitude britannique, chiffrant à 35 les licences de pêche non-délivrées dans les Hauts-de-France. Le président du port de Calais a précisé qu'il ne porterait pas plainte. 

Le Royaume-Uni "déçu"

Jeudi soir, à l'annonce de la mobilisation des pêcheurs, le Royaume-Uni s'est dit "déçu", demandant à la France de "s'assurer que des actes illégaux ne sont pas commis et que les échanges commerciaux ne sont pas affectés".  

Selon Gérard Romiti, le président du comité national des pêches, "cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt: de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme". "Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences. Le Royaume-Uni doit respecter l'accord post-Brexit. Trop de pêcheurs sont encore sur le carreau", a insisté Gérard Romiti jeudi lors d'un point presse. 

Ma France : s'adapter au coût de la vie

Vous constatez l'augmentation constante des prix et la diminution de votre pouvoir d'achat ? Vous avez trouvé des astuces, des bons plans, vous avez changé certaines de vos habitudes pour vous adapter à l'inflation ? Réparation, covoiturage, location, échanges de services... France Bleu, en partenariat avec Make.org , vous invite à partager vos idées originales et solutions concrètes du quotidien, et à donner votre avis sur celles d'autres citoyens. Trouvons ensemble les moyens de faire face à la vie chère !

Publicité
Logo France Bleu