Loire-Atlantique et Vendée : après le gel, la sécheresse agricole
En Loire-Atlantique et en Vendée, les sols sont asséchés en raison du manque de pluies. Depuis le début de l'année, le déficit est de 50% en moyenne. Particulièrement touché, le Marais breton, à cheval sur les deux départements, fait l'objet de mesures de restriction d'eau.
Après les pluies, après le gel, la sécheresse… Les agriculteurs de Loire-Atlantique et de Vendée s'inquiètent des conditions météo exceptionnelles que nous connaissons actuellement. Dans les deux départements, des premières mesures de restrictions d'usage de l'eau ont été prises, mais le déficit pluviométrique est important.
Déficit en eau de 50%
Steven Tual, météorologiste à Météo Bretagne, était l''invité de France Bleu Loire Océan, ce mardi matin. Pour lui, " depuis le début de l'année, on a un déficit moyen de 50% en Loire-Atlantique et en Vendée. Si je vous parle des pluies efficaces, qui servent aux sols, il n'en est pas tombé sur Saint-Nazaire par exemple depuis le 2 février dernier".
Le météorologiste explique que nous sommes dans un régime anticyclonique, en gros depuis la mi-février, avec un temps particulièrement ensoleillé : "Le vent de secteur nord-est lié à l'anticyclone a été constant et accélère la sécheresse. Donc on est passé d'un mois de décembre avec des inondations à une situation de sécheresse agricole".
Les premières récoltes de fourrage déjà inférieures à celles des années précédentes
Le Marais breton, ce secteur situé près du littoral, à cheval sur la Vendée et la Loire-Atlantique, risque d'être particulièrement pénalisé. C'est un secteur de prairies naturelles, classé Natura 2000. Il est interdit de labourer, de semer, et de prélever de l'eau dans les fossés. Impossible, donc, de compenser un manque qui s'annonce important.
Guillaume Vrignaud a une exploitation de 250 bovins et 8.000 canards à Saint-Urbain. Il manque déjà de fourrage, sur les 200 hectares de son exploitation : "On a commencé à ramasser le peu d’herbe qu’il y avait. Plus tôt que d’habitude, parce que, vu qu’il manquait d’eau, l’herbe était en train de mourir. Au lieu de ramasser 20 bottes à l’hectare, on est à 10". Mais la grande inquiétude de l’agriculteur porte aussi sur le foin, qui doit être ramassé en juin. Il estime que les quantités seront divisées au moins par deux. Jacky Vrignaud, le père de Guillaume, partage l'inquiétude de son fils, et confie qu'il na jamais vécu une telle situation : "Je n'avais jamais connu une sécheresse aussi forte, si tôt dans l'année. C'est vrai que le temps est quand même déréglé".
En Vendée, la coordination rurale demande au préfet le droit exceptionnel de récolter les jachères. Le syndicat agricole réclame aussi aux collectivités de mettre à la disposition des agriculteurs les terrains des zones industrielles non utilisés.