Menaces de licenciement au CFA du Bâtiment de Perpignan : la CGT dénonce une attaque à la liberté syndicale.
Deux enseignants du C.F.A. du Bâtiment de Perpignan, également adhérents CGT, sont menacés de licenciement. La direction leur reproche d'avoir menacé et insulté des élèves. Mais pour leur syndicat, la mesure vise plus les syndicalistes que les enseignants.

Une quarantaine de personnes a manifesté hier devant le Centre de Formation pour Apprentis du Bâtiment, à Perpignan, dans le quartier de Tecnosud, à l'appel de la CGT. Une mobilisation pour protester contre la menace de licenciement qui pèse sur deux enseignants de l'établissement. La direction les soupçonne d'avoir menacé et insulté des élèves, mais tous les deux contestent les faits. La CGT pense que les professeurs payent pour leur engagement syndical auprès de la Confédération.Tous les deux ont été reçus, ce vendredi, pour leur entretien préalable à un éventuel licenciement.
Selon les enseignants, jamais une telle procédure n'a été enclenchée au CFA après des plaintes d'élèves. Pour la CGT, c'est bien la preuve que ce sont surtout les syndicalistes qui sont visés, plus que les professeurs. Derrière tout ça, d'après un membre de la CGT, se serait la CGC , syndicat de cadres, qui tirerait les ficelles.
Tout le monde sait quel prof je suis
L'un des deux enseignants explique avoir juste faire sortir de sa classe deux apprentis dissipés. L'autre raconte avoir prévenu sa classe : "si vous continuez comme ça, vous le paierez à l'examen". Certains y auraient vu du chantage, alors que les examens,rappelons-le, sont anonymes. Pour tous les deux, c'est au mieux un immense malentendu, au pire une attaque à leur fonction sydnciale.
De son côté, l'employeur de ces deux enseignants affirme qu'il n'y a absolument aucune animosité contre la CGT. La preuve : une déléguée du syndicat vient d'être nommée à des fonctions importantes au sein des quatre CFA du bâtiment de Languedoc-Roussillon. Pour le secrétaire régional, toutes les plaintes des élèves méritent d'être entendues.
Mais c'est une affaire complexe : parole contre parole. Le dossier comporte des lettres à charge, mais aussi à décharge. Ce vendredi matin, des élèves ont participé au rassemblement pour défendre les deux enseignants. Selon leur délégué de classe ils auraient fourni une quarantaine de lettes pour vanter les mérites des professeurs.
La direction de l'établissement a maintenant un mois pour décider de les licencier ou non.
PRECISION : la CGT précise ce samedi matin qu'elle n'a jamais tenu la CGC pour responsable des menaces de licenciement à l'encontre des deux enseignants. Il s'agit, selon le syndicat, d'une remarque isolée.
Nathalie Guichet, l'une des deux enseignants convoqués, dénonce une atteinte à son statut de syndicaliste :
Nathalie Guichet, l'une des deux enseignants convoqués
Baptiste Mouton est en 1ère année de C.A.P. carreleur. Ce délégué des élèves défend les enseignants :
Baptiste Mouton est en 1ère année de C.A.P. carreleur
Jean-Christophe Xicoy est secrétaire régional des CFA du bâtiment, et donc employeur des deux enseignants. Pour lui, il n'y a aucun lien entre cet entretien et l'appartenance des enseignants à la CGT :
Jean-Christophe Xicoy, secrétaire régional des CFA du bâtiment
