Les restaurateurs du quai Bonaparte à Menton délaissés par la clientèle à cause des travaux
Depuis plusieurs mois, des travaux d'étanchéité des routes sont réalisés quai Bonaparte à Menton (Alpes-Maritimes). Des travaux nécessaires, mais bien gênants selon les commerçants. Il faut dire que les trous dans la chaussée et les bruits de marteaux-piqueurs rebutent leurs clients.

Menton, France
Marteaux piqueurs, barrières, trous dans la chaussée... voilà la nouvelle vue qu'on a sur le quai Bonaparte, qui longe la mer à Menton. Depuis mars, des travaux d'étanchéité des routes sont réalisés. Ils doivent durer jusqu'en juin, puis reprendre en septembre. Ensuite, ce sera au tour du trottoir d'être réaménagé, ce qui entraînera la fermeture des terrasses de restaurants pendant plusieurs semaines. De quoi bien dévaloriser les commerçants de la rue, délaissés par la clientèle.
Une vue un peu gâchée
Venu depuis Lille, avec sa femme et ses enfants, Etienne cherche un restaurant pour déjeuner à Menton, profiter du soleil et de la mer. Quelques clics sur internet, il choisit un restaurant bien recommandé sur la quai Bonaparte. Mais lorsqu'il s'avance sur la route... il tombe sur les travaux, s'arrête dépité. "Si à 14 heures ils reprennent les travaux et les marteaux-piqueurs ça ne va pas être trop agréable". Etienne décide alors de rebrousser chemin : "On va repartir dans le centre, dans la rue piétonne, désolé pour les restaurateurs de l'avenue". Un restaurateur nous a confié avoir perdu quelques clients ou avoir vu des clients se lever de table à la reprise des travaux.
"Quand on s'assoit on voit un côté de la route qui est fait et un autre côté qui est un mélange entre Bagdad et Beyrouth"
Les touristes ne sont pas les seuls à y réfléchir à deux fois avant de s'engouffrer dans ce qu'il reste de trottoir : 70 centimètres entre les terrasses et les grillages des travaux. Gilbert habite Menton et il a l'habitude de manger face à la mer le midi, sauf que depuis mars il change ses habitudes. "Lorsqu'on est en terrasse, c'est moins sympathique d'avoir des travaux comme vue que d'avoir la vue sur la mer" avoue-t-il.
"Mon chiffre d'affaires a été divisé par trois"
Délaissés par la clientèle, les commerçants subissent de plein fouet les travaux. Certains restaurateurs peuvent compter sur l'ouverture le soir ou leurs fidèles habitués, mais pour ceux qui vendent des vêtements c'est plus compliqué. Nathalie par exemple ne peut plus achalander sa boutique : "On ne peut pas être livré par les transporteurs, ils n'arrivent pas à passer sur le trottoir".
"Le chiffre d'affaires s'est écroulé tout de suite"
Nathalie était d'abord optimiste, "on est resté ouvert le premier mois, on a vu déjà que les clients ne venaient plus parce que ce n'est pas très attractif". Elle a donc décidé d'ouvrir seulement les week-end, puis finalement elle a choisi de fermer sa boutique et songe même à ne pas rouvrir cet été pendant la pause des travaux. Elle peut heureusement compter sur son deuxième magasin situé en ville qu'elle ouvre désormais tous les jours. "Ça ne compense pas, c'est sûr on n'y arrive pas mais on essaie de maintenir l'équilibre" regrette Nathalie.
Trois semaines de fermeture en plus l'an prochain
Les commerçants se réjouissent tout de même de l'arrêt des travaux fin juin pour une durée de deux mois. Un restaurateur explique que pendant cette pause des dalles seront posées sur les trous ce qui leur permettra de pouvoir profiter de la haute saison. Mais il a été alerté il y a peu de temps qu'il devra fermer trois semaines l'an prochain... L'un après l'autre, les commerçants devront s'arrêter pendant trois semaines, le temps de travaux sur le trottoir. "Il n'y a pas le choix, on fait avec, en espérant que les délais soient tenus".
S'ils s'avouent gênés par ces travaux, tous reconnaissent la nécessité des travaux. "Ça va nous donner une belle esplanade, le projet est bien, mais c'est juste qu'il y a des conséquences derrière et que c'est difficile à tenir pour les petits restaurateurs".