Michel, Gisèle, Valérie et les autres bénéficiaires des régimes spéciaux des retraites
Ils sont marseillais et partiront à la retraite avant les autres. Ou avec une pension plus élevée qu'un salarié du privé. Les fonctionnaires bénéficient d'un régime spécial menacé par la réforme du gouvernement.

Gisèle est enseignante à Marseille. Elle sait qu'elle pourra partir à la retraite à 55 ans. Sa pension sera calculée sur les six derniers mois de son activité. Deux avantages liés au régime spécial dont les enseignants bénéficient. "Lui enlever ce droit serait osé, dit Rodolphe, le mari de Gisèle. Pourtant, moi je suis dans le privé. Mais je respecte les gens qui ont cru à la fonction publique pendant des années".
Autre couple mixte, privé et public : Josette et Michel. Elle est commerçante. Il est matelot sur les bateaux de la Corsica Ferries. Pour lui aussi, la retraite commencera à 55 ans. "Si le gouvernement ne touche pas à ça, ce sera magnifique, dit-il. Mais je me méfie avec Macron."
Pendant sa campagne, Emmanuel Macron avait annoncé une réforme pour unifier les différents régimes de retraites pour "créer un système universel dans lequel un euro cotisé donne les mêmes droits". Aujourd'hui, il y a 42 régimes spéciaux de retraite. 5 millions de salariés en bénéficient. Les cheminots par exemple, mais aussi les agents d'EDF. Le régime spécial permet souvent de partir plus tôt à la retraite.
La retraite des agents de la Banque de France financée par capitalisation
C''est encore le cas pour le personnel de la Banque de France. A Marseille, les agents de cette institution située à proximité de la préfecture. "On s'approche quand même des 62 ans comme tout le monde, nuance Valérie. Mais nous avons surtout l'avantage de bénéficier d'une retraite financée par capitalisation. Et le danger de la réforme c'est qu'on utilise l'argent des régimes spéciaux à l'équilibre pour sauver les régimes qui ne s'en sortent pas".
Une grande consultation des Français sur internet
Jusqu'au 25 octobre, sur le web, tout le monde peut voter commenter ou proposer des pistes de travail autour de nombreux thèmes. Des ateliers de discussions seront également organisés jusqu'à la fin octobre 2018 dans huit villes de France, dont Toulon. Les résultats de la consultation seront rendus publics le 29 novembre. Le projet de loi, issu de cette concertation, sera présenté en conseil des ministres et déposé au Parlement en 2019.