Montagne ardéchoise : le cercle vertueux de la filière du lait bio
Une filière de lait bio permet à neuf agriculteurs de vivre sur la montagne ardéchoise. Protection de l'environnement, lait bio et circuit court, c'est le secret du succès de la laiterie Carrier de Vals-les-Bains qui achète leur lait.
Depuis 2018, la laiterie Carrier de Vals-les-Bains a restructuré sa filière de lait bio. Aujourd'hui, neuf agriculteurs de la montagne ardéchoise vendent leur lait à cette laiterie mais pas à n'importe quel prix.
Un prix du lait rémunérateur pour les agriculteurs
Depuis trois ans, la laiterie Carrier a régulièrement augmenté le prix du lait payé aux agriculteurs. En échange elle utilise leur image dans les différentes campagnes de communication. Mais ça va bien au-delà. Les exploitations agricoles qui produisent du lait sont en chute libre : le travail est très contraignant puisque la traite c'est tous les jours et 365 jours par an. Les rares jeunes qui reprennent les exploitations font autre chose. En offrant un prix correct aux agriculteurs, la laiterie Carrier pérennise les exploitations et pourrait même provoquer des vocations.
Une demande en progression
Aujourd'hui, neuf exploitations agricoles fournissent la laiterie de Vals-les-Bains mais elles pourraient être plus nombreuses explique Bénédicte Carriez, la gérante de la laiterie. La demande est en constante progression et les premiers clients de la laiterie sont les glaciers ardéchois et notamment Terre Adélice. Le glacier de Saint-Sauveur-de-Montagut se sert exclusivement en crème et lait bio à la laiterie Carrier. Cet artisan qui utilise ce label comme argument de vente est en pleine expansion.
Il est vrai que le prix du litre de lait est plus élevé : aux alentours de 1,40 euros. Mais ce n'est pas dû qu'à la juste rémunération des agriculteurs. La collecte du lait coûte plus cher car les fermes sont distantes les unes des autres sur le plateau ardéchois et le nombre de kilomètres quotidiens est élevé.
Le cercle vertueux de la filière bio
Cette agriculture est protectrice de l'environnement. Les prairies utilisées pour faire paître les vaches et pour faire le foin sont des prairies naturelles : la terre n'est pas labourée pour semer de l'herbe. Ce sont les prairies existantes de la montagne ardéchoises qui sont utilisées et amendées avec le fumier de l'exploitation. Non seulement il n'y a pas de pesticides relâchés dans les rivières, entre autre ici la Loire, mais en plus on préserve la biodiversité de la flore : une récente étude a montré qu'il y avait environ 107 espèces de plantes dans ces prairies. Le lait des vaches est bien plus riche que le lait de bêtes nourries au seul tourteau de maïs par exemple.
La possibilité de vivre sur la montagne ardéchoise
Autre avantage : ça permet de garder des agriculteurs sur la montagne ardéchoise et donc de conserver une vie économique et sociale : commerces, écoles.