Montreuil : la ville ouvre un gymnase pour accueillir les femmes sans-abri
La ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a ouvert, la semaine dernière, un gymnase pour y accueillir des femmes sans-abri, repérées par le 115. Elles peuvent y passer la nuit et bénéficier d'un accompagnement social.
Depuis une dizaine d'années, la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ouvre un de ses gymnases, chaque hiver, pour accueillir des sans-abri. Une opération renouvelée, depuis le 15 décembre dernier, mais cette fois-ci le lieu est uniquement dédié aux femmes.
Un lit et un petit-déjeuner
Elles sont envoyées par le 115 et peuvent passer la nuit dans ce gymnase où des lits de camp ont été installés avec un accès aux douches et un petit déjeuner complet offert chaque matin. Pour Nezah, 52 ans, c'est enfin l'occasion de passer une nuit en sécurité et avec un peu de confort. Après avoir subi des violences conjugales pendant des années, elle a quitté le domicile familial au début du mois de décembre. Hébergée pendant deux semaines dans un hôtel social, elle s'est ensuite retrouvée à la rue. "Ici, c'est propre et les responsables sont gentils avec nous, je me sens à l'aise", dit-elle.
Une fois arrivées aux gymnases, les femmes peuvent bénéficier d'un lit, d'un petit déjeuner donc mais aussi de douches, de casiers et d'un test antigénique pour savoir si elles sont porteuses du Covid-19, de quoi rassurer Françoise. "J'ai peur de l'attraper parce que je suis diabétique donc une personne à risque, nous confie-t-elle. En tant que sans-abri, elle se sent encore plus vulnérable face à cette épidémie. Car si certaines travaillent et repartent au boulot, dès le matin, d'autres passent leur journée à errer dans les rues.
La hantise du Covid-19
Avec les confinements et le couvre-feu, les lieux où ces femmes pouvaient se réfugier en journée se font rares. Matogba, 22 ans, ne cache pas son angoisse à l'idée de devoir retourner à la rue chaque matin : "Ça m'empêche de dormir, j'y pense et je me demande ce que je vais pouvoir faire où aller", raconte la jeune femme.
"Avant, elles pouvaient aller dans des cafés, des fast-food mais c'est vrai qu'avec le confinement elles se retrouvent parfois toute la journée à marcher et à errer", confirme Céline Grandmottet, la responsable des solidarités au CCAS de Montreuil. Avec la crise sanitaire et le protocole à respecter, plusieurs associations et lieux d'accueil de jour ont du revoir leur organisation et leur capacité d'accueil. D'ailleurs, dans ce gymnase, une vingtaine de places sont ouvertes chaque nuit contre trente les années passées. Il sera néanmoins ouvert toute la journée, le 25 décembre et le 1er janvier.
Accompagnement social
Les quatorze femmes accueillies actuellement bénéficient également d'un accompagnement social avec un objectif : qu'elles ne passent plus une nuit dehors lorsque le gymnase fermera ses portes fin janvier. "On travaille beaucoup avec les services de l'État et les associations pour qu'il n'y ait pas de remise à la rue, après on sait que cette année ce sera plus difficile que les années précédentes car les capacités d'hébergement sont saturées mais on va s'accrocher et tout faire pour atteindre cet objectif", affirme Florent Vigneron, maire adjoint délégué aux affaires sociales et solidarités. La ville de Montreuil a également inauguré, il y a quelques jours, un refuge pour accueillir les femmes victimes de violences avec des enfants.