"À quoi bon rouvrir seulement les terrasses ?" se demandent certains restaurateurs nancéiens
Le gouvernement a annoncé la réouverture des terrasses pour la mi-mai, sans donner de date précise. Les restaurateurs sont dans le flou. Dans la rue des Maréchaux à Nancy, certains envisagent de ne pas rouvrir leur établissement tout de suite.
Dans son restaurant La Table de Bacchus, Olivier Freuliger est en plein chantier ! Cuisine, salles, bar : tout est changé du sol au plafond. En revanche, pour ce qui est de refaire le plein de provisions sans date de réouverture, c'est une autre affaire : "On travaille avec du de l'ultra-frais. Un poisson, je vais le garder 24-48 heures grand maximum. Sans date précise, je ne peux pas commander, car je risque de devoir jeter des kilos de poisson s'il y a un changement de calendrier. On est dans l'expectative."
Néanmoins, le gérant reste positif. Ses équipes sont prêtes pour la saison et son établissement possède un gros avantage : "On a de la chance d'avoir un restaurant qui est traversant, explique Olivier Freuliger. Il donne sur la rue des Maréchaux et la rue Gustave Simon. Côté Maréchaux, on a deux terrasses de 12 personnes, et de l'autre côté une terrasse de 50 personnes." De quoi faire tourner son commerce donc. Mais tous n'ont pas cette chance.
Impossible de rentrer dans les frais
A quelques mètres de là, Virgile Vaudrémont retape lui aussi son restaurant, Le Bistrot de Gilles. Il n'a pas prévu de le rouvrir tout de suite, car sa terrasse ne peut accueillir qu'une dizaine de clients avec le protocole sanitaire. "Ouvrir un établissement avec 10 salariés pour 12 couverts... Cela ne sert à rien avec les frais fixes, dit-il, désabusé. Moi j'ai mis le restaurant en stand-by. Je suis blasé." Pour l'heure, il n'a pas prévu non plus d'embaucher des saisonniers.
Juste à côté, Pascal Vandamme envisage lui aussi de retarder la réouverture de son restaurant L'Escale. Ce gérant a le même problème : sa simple terrasse ne lui permet de pas dégager suffisamment de chiffre d'affaires. "On ne peut même pas s'étaler sur la rue, car il y a le passage des pompiers, explique Pascal Vandamme. Par exemple, si quelqu'un fait un malaise, il faut que les pompiers puissent passer." Pour ce patron, le constat est simple : il faut rouvrir oui, mais dans de bonnes conditions, avec la possibilité d'accueillir des clients en salle.