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Nouvelle éco : des sous-vêtements conçus au rythme de la crise sanitaire à Bordeaux
L'entreprise S BORDEAUX a été créée pendant le premier confinement, puis lancée durant le second. Elle fabrique des sous-vêtements pour hommes. Entre écologie, anglicisme et frais de port, l'épidémie a dicté les valeurs de la marque.

La covid n’arrête pas l'entrepreneuriat. Une marque s’est créée entièrement pendant la crise sanitaire. Elle s'appelle S BORDEAUX et elle propose des sous-vêtements pour homme, pour tous les jours mais également pour le sport. Pour son fondateur Geoffrey Delpy, c'est une "entreprise qui porte les marques covid". Pour comprendre l’histoire de S BORDEAUX, revenons en mars 2020 : le confinement a débuté depuis quelques jours et Geoffrey Delpy ne tient plus en place. Le jeune homme est déjà à la tête d’une autre entreprise en BtoB dans le textile, autrement dit, il fournit des professionnels du secteur, par exemple les mannequins pour les vitrines de magasins de prêt à porter. Sauf que les rideaux de toutes ses enseignes sont baissés. L’entrepreneur tourne en rond : « À un moment il y a eu une petite baisse d’activité dans mes journées. Je me suis dit : il faut que je fasse quelque chose, allez je crée une marque de vêtement ! », se souvient le gérant. Quant au choix des slips et boxers : « Je me suis dit il faut faire quelque chose de simple... donc quelque chose de petit ! C'est comme ça que les sous-vêtements sont venus. Tout ça s’est fait dans la précipitation, _c'était un peu une folie au début__. Je ne savais pas que, de fil en aiguille, ça marcherait_ », sourit le jeune bordelais.
Les entretiens d’embauche, les réunions et même les graphismes, tout se fait par visioconférence.
Finalement, Geoffrey monte une équipe de 4 salariés. Et c’est donc en octobre, à l’aube du deuxième confinement que la marque est lancée. Une naissance au rythme des mesures sanitaires. Mais cette période de crise a aussi inspiré le gérant.
Des emballages biodégradables
Comme beaucoup d’entre nous Geoffrey, est rapidement sensibilisé à la cause environnementale : « Pendant le confinement, j'ai vu un reportage sur le bateau Tara qui fait le tour du monde des océans. Je me souviendrai toujours de ça : le filet remonte, il y a un gobelet en plastique à intérieur. Un personnel de bord disait vous voyez _ce gobelet il a servi 3 minutes__, n’importe où dans le monde, pour boire du café et_ il se retrouve au milieu de l’atlantique et il va y rester mille ans. » Geoffrey Delpy développe ainsi des sachets d’emballage faits de maïs, autrement dit biodégradables. Les cartons de transports sont quant à eux recyclés et recyclables.
Et pour ce qui est du produit, les sous-vêtements n'ont pas d'étiquette. « À quoi ça sert de la produire si tout le monde la coupe ? », justifie le chef d'entreprise.
Geoffrey Delpy compte aussi mettre la main à la pâte, ou plutôt dans la terre : « On a acquis nos propres forêts sur lesquelles _on plante un arbre pour 100 kilos de vêtement vendu__. Elles sont près de Saint-Émilion. On n'utilise pas de sous traitants pour ces opérations._ On peut aller planter en équipe ou avec nos clients. Il y a quelques chose de réel derrière tout ça, ce n’est pas juste un slogan marketing », déclare fièrement le jeune entrepreneur.
Le covid s’invite également dans le vocabulaire de la marque : chez SBORDEAUX, pas question de parler anglais : « J’entendais tout le temps parler anglais à la télévision pendant le confinement. Même sur des mots que l’on prononçait avant en français. Je pense pas exemple à cluster...un cluster c'est un foyer. C’est étrange, ça m’avait un petit peu choqué. Je trouve qu’on verse assez trop facilement vers la langue anglaise parfois », avoue Geoffrey Delpy. Pour les tailles, c'est donc petit, moyen, grand et très grand.
Et qui dit crise sanitaire, dit livraison à domicile : Geoffrey a donc instauré des frais de ports gratuits. Un slip conçu et fabriqué « en mode covid», ça donne tout ça, et ça s’appelle S BORDEAUX.