Un rapport qui décrit une situation inquiétante chez Orchestra
Un rapport d'expertise pour "risque grave" au sein d'Orchestra a été présenté le 18 janvier au CSE, le Comité social et économique. Il pointe de nombreux dysfonctionnements selon les représentants du personnel qui attendent maintenant un plan d'action.
C'est une nouvelle épine dans le pied de Pierre Mestre, le PDG d'Orchestra-Prémaman, basée à Saint-Aunès (Hérault). Sept mois après la reprise mouvementée de sa propre entreprise, il a sur son bureau un rapport d'expertise pour "risque grave" rédigé par un cabinet indépendant à la demande du CSE, à qui il a été présenté le 18 janvier.
"Le mal-être au travail, les dépressions, les burn-outs dans l'entreprise, ça pointe du doigt tous les dysfonctionnements qu'on relève depuis des années" fait remarquer Jennifer Gaillard, déléguée CGT et élue au CSE.
Manque de motivation, de confiance, abandons de postes
Interrogé anonymement par les auteurs, un salarié dit avoir des difficultés à trouver son travail utile. Un autre n'a plus confiance en la stratégie de l'entreprise. Un autre encore a le sentiment qu'il n'est plus écouté par sa hiérarchie. Sans compter les 104 salariés de l'entrepôt de Saint-Aunès qui attendent de savoir quand ils seront licenciés pour pouvoir préparer leur avenir.
Expertise sur toute la France : boutiques, siège, logistique
Les auteurs du rapport de 176 pages ont ciblé "des magasins en difficulté, mais le CSE a demandé aussi qu'on cible des magasins qui se portent bien avec une bonne ambiance, un bon climat social, pour se servir de ce qui fonctionne dans certains magasins pour essayer de le dupliquer ailleurs" précise Jennifer Gaillard.
"Si vous êtes dans une équipe où il y a une bonne ambiance, plein de pep's, vous allez conseiller vos clients, vous allez faire rentrer du chiffre d'affaire dans le magasin et donc pour la société. Si vous avez des équipes qui viennent juste parce qu'elles n'ont pas trouvé autre chose, qu'elles viennent par dépit, à un moment donné le chiffre d'affaires s'en ressent".
Des paroles aux actes ?
En s'appuyant sur ce rapport, les syndicats comptent faire bouger les choses avec un plan d'action, un calendrier et comité de suivi qui réunira toutes les parties (direction, salariés, cabinet d'expertise). "C'est la solution de la dernière chance. Si là, ça ne marche pas, la seule solution sera d'aller sur du pénal".
Sollicité par France Bleu Hérault, Pierre Mestre, le PDG, n'a pas donné suite.