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Paiement des factures et des impôts dans les bureaux de tabac : un avis mitigé chez les buralistes
À partir de ce mardi 28 juillet, il est désormais disponible de payer toutes les factures des services publics (impôts, cantines, crèche,...) dans plus de 5000 bureaux de tabac en France. Il est aussi question de l'élargir à la plupart des buralistes. Mais les avis des gérants sont partagés.

Certains buralistes y voient un nouveau service y voient un nouveau service qui va leur permettre de se diversifier et d'obtenir une rentrée d'argent supplémentaire. Mais, même avec la promesse de l'Etat de leur verser 1,50 euro pour chaque transaction, tous les gérants ne sont pas convaincus.
"Je ne trouve pas ça normal qu'on reprenne ça parce c'est pas à nous de reprendre ça. On a assez de boulot avec ce qu'on fait déjà alors on ne peut pas en prendre plus. Moi je fais déjà presse, tabac, brasserie, la Française des Jeux et maintenant la poste donc on a suffisamment de travail", confie Emilie Lesage, gérante du bar-tabac à Saint-Aubin Sur Mer.
Son établissement a pris la fonction de poste après la fermeture du bureau de la ville, mais même si c'est quelque chose qu'elle fait volontiers, Emilie Lesage pense que ce n'est pas une bonne idée de tout concentrer dans les mains d'un même professionnel. Pour elle, en plus de surcharger les buralistes, cette mesure va faire perdre des emplois.
Une disparition du service public de proximité
Les habitués aussi s'interrogent. Quand on demande ce qu'ils pensent de cette mesure, la plupart des clients évoquent ce risque de suppressions d'emploi.
"Si c'est la seule solution on aura pas le choix, on va subir. Mais je préférerais qu'on garde le service public de proximité et les personnes qui sont à ce poste. Chacun sa compétence, il vaut mieux avoir des personnes formées pour s'occuper de ce genre de chose", raconte Francis Baudon, un habitant de Saint Aubin.
Les paiements, par carte bancaires ou espèces, seront limités à moins de 300 euros (pour les sommes supérieures le paiement reste exclusivement en ligne). Mais pour Claude Corriace, ancien buraliste, les risques d'erreur, si la formation n'est pas suffisante, sont élevés.
"C'est assez particulier les impôts et à la moindre erreur ça va retomber sur le dos de celui qui s'est occupé du paiement. La personne qui a fait confiance au buraliste en venant payer ici risque du coup de lui en vouloir", affirme t'il.
Les syndicats des finances publiques partagent aussi ce constat.
"Non seulement les gérants des bureaux de tabac ne seront pas formés pour ces démarches, mais en plus il va y avoir des problèmes de confidentialité. Pour s'occuper des impôts il faut des fonctionnaires assermentés et quand on se dit que ce sont des machines de la Française des Jeux qui vont lire le QR code, ça pose question", explique Ludovic Piquot, le secrétaire départemental de Solidaires Finances Publiques.
Les syndicats dénoncent aussi le fait, qu'en parallèle, 70% des services des finances publiques vont être supprimés sur le département du Calvados.
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