Cafés, restaurants et bars : 268 fermetures administratives à Paris depuis janvier
Depuis le début de l'année 2021 à Paris, 268 bars, restaurants et cafés ont été sanctionnés par une fermeture administrative par la préfecture de police car ils ne respectaient pas les règles sanitaires. Entre les ouvertures clandestines et le manque de vigilance, chaque situation est différente.
La préfecture de police de la Ville de Paris poursuit ses contrôles, et depuis le mois de janvier "330 fermetures administratives ont été notifiées, dont 268 à l'encontre de débits de boissons", détaille-t-elle à France Bleu Paris. Les infractions constatées sont variées : des dépassement du couvre-feu à 18 heures, des terrasses clandestines sur le trottoir ou parfois même des clients cachés derrière le rideau de fer d'un restaurant. Certains établissements enfreignent clairement la loi.
Des degrés d'infractions variés
Mais dans certains cas, la sanction est jugée trop sévère par rapport à l'infraction. C'est ce que rapporte Mathieu (le prénom a été modifié), un restaurateur parisien. Il a écopé d'une fermeture de deux semaines car l'un de ses employés avait fait rentrer des connaissances à l'intérieur du restaurant. "On ne nous reproche pas d'avoir servi du public, ou d'avoir accueilli des clients pour faire du service", précise-t-il.
On n'a pas tenté de déroger à la loi pour le bénéfice de l'entreprise, c'est clairement une erreur humaine - Mathieu, restaurateur
Pour Mathieu, "les infractions relevées ne méritent en aucun cas une fermeture administrative de 15 jours". D'autant que cette peine se traduit par une perte d'environ 100.000 euros, entre l'arrêt brutal de la vente à emporter, du fond de solidarité et du chômage partiel.
Les restaurateurs doivent respecter la loi
Pour Franck Delvau, président de l'UMIH (union des métiers et des industrie de l'hôtellerie) à Paris et en Île-de-France, chaque situation est différente.
Tout le monde sait qu'il y a des restaurants clandestins à Paris, ceux-là on les condamne - Franck Delvau, président de l'UMIH à Paris
Mais Franck Delvau veut aussi apporter quelques nuances : "J'ai défendu un collègue qui a pris deux semaines de fermeture administrative pour une bêtise. C'est-à-dire d'avoir accepté un client à 18h15 qui passait par là. Mais ce n'est pas une volonté manifeste de frauder", insiste Franck Delvau.
Et à tous ceux qui flirtent avec les limites, en laissant des clients consommer sur le trottoir par exemple, le président de l'UMIH prévient : "Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Pour 30 ou 40 euros de plus, ils vont mettre en péril le fond de solidarité et le chômage partiel, donc respectez la loi !"
Franck Delvau tient aussi à rappeler que malgré ces nombreuses fermetures administratives, la très grande majorité des 18.000 établissements parisiens jouent le jeu et respectent les règles.