A partir de ce lundi, la France vit à crédit
A compter de ce lundi soir, la France aura dépensé la totalité des 390 milliards d'euros qu'elle aura réussi à faire rentrer dans ses caisses cette année. Une comparaison élaborée par un institut économique pour montrer que cette année encore, le pays va devoir emprunter pour financer ses dépenses.

A partir de ce lundi soir, la France va vivre à crédit. C'est ce qu'il ressort d'une étude de l'institut économique Molnari. Ce "think tank" belge, un cercle de réflexion libéral sur l'économie, a établi qu'à compter du 9 novembre au soir, la France aura épuisé la totalité de ce que lui rapportent les impôts sur un an, c'est-à-dire 390 milliards d'euros, et devra donc emprunter pour "boucler" les dépenses de l'année.
Modèle de simplification
Cette donnée est en réalité le résultat d'un "modèle" de simplification : cela ne signifie pas concrètement qu'à partir de ce lundi soir, les caisses de l'Etat sont vides et que le gouvernement va devoir appeler des créanciers pour emprunter de l'argent, car bien entendu, un pays prévoit généralement qu'il faudra emprunter pour finaliser son budget.
Cela signifie que mathématiquement, le montant des recettes du pays ne lui permet pas de tenir toute l'année sans emprunter, mais que ce montant est l'équivalent de 312 jours de dépenses publiques. C'est "comme s'il" ne restait plus d'argent pour les 53 jours restants. La France va donc, en 2015 encore, gonfler sa dette, qui pour l'heure s'élève à 2.100 milliards d'euros.
Seuls quatre Etats excédentaires en Europe
Ce chiffre permet de comparer la France aux autres pays d'Europe. Et il apparaît que la France fait partie des plus mauvais élèves : avant elle, seuls la Slovénie, l'Espagne, la Croatie, la Bulgarie, le Portugal et Chypre ont épuisé leurs recettes "plus tôt". Et dans toute l'Europe, seuls quatre pays sont excédentaires, c'est-à-dire qu'ils amassent assez d'argent dans leurs caisses pour tenir toute l'année sans avoir à emprunter : l'Estonie, la Lituanie, l'Allemagne et le Danemark.
Au niveau européen, les ressources propres des pays ont toutes été dépensées 37 jours avant la fin de l'année 2014, selon ce même modèle. C'est beaucoup moins qu'en 2009, où toutes les recettes avaient été dépensées à 72 jours de la fin de l'année. Mais beaucoup plus qu'avant la crise de 2008 : en 2007, les ressources de l'Union européenne lui avaient permis de tenir jusqu'à 19 jours avant la fin de l'année.