"Pas de médailles mais des moyens pour l'hôpital" réclament les blouses blanches à Rennes
Après trois mois de crise sanitaire, médecins, aides-soignants, infirmiers, ambulanciers, personnels des ehpads, ont manifesté ce mardi 16 juin à Rennes pour réclamer des moyens et de meilleurs salaires. Ils étaient entre 1.300 et 3.000 à s'être mobilisés.
"Les applaudissements tous les soirs pendant la crise, ça nous a fait plaisir. Mais aujourd'hui c'est au gouvernement de concrétiser cette reconnaissance, en nous donnant des moyens", affirme Erwan, infirmier depuis cinq ans à l'hôpital de Vitré. Avec ses collègues, il est venu grossir les rangs de la manifestation à Rennes, esplanade de Gaulle. Masqués ou pas, en blouse blanche pour la plupart, les personnels ont soigné leurs slogans pour ce rassemblement.
Dans le cortège rennais, qui a rassemblé entre 1.300 personnes selon la police, et 3.000 personnes selon les syndicats, il y avait des aides-soignants, des infirmiers, des techniciens de laboratoire, des agents des Ehpads et du Samu. Venus à la fois des hôpitaux publics de Rennes, Fougères, Janzé ou Vitré, mais aussi des cliniques et hôpitaux privés de Saint-Grégoire, Saint-Hélier et Saint-Yves à Rennes."On partage les mêmes revendications, les mêmes galères aujourd'hui entre le public et le privé", estime Elodie, aide-soignante à la clinique Saint-Hélier à Rennes.
Pas de primes mais de meilleurs salaires
_"Les primes on s'en fout, on veut des hausses de salaires_", explique cette aide-soignante de l'hôpital de Vitré où "l'on attend d'ailleurs toujours la prime annoncée". Cette manifestation intervient après un mouvement de grogne commencé il y a plus d'un an. Mais "ce n'est pas la énième manif, c'est une de plus pendant le Ségur de la santé, qui pour le moment n'aboutit à rien de concret", réagit cette infirmière du CHP Saint-Grégoire. "Nous, on n'a même pas été invités au Ségur, c'est du foutage de gueule", lance Jean-Claude, ambulancier au Samu 35. "Pourtant on a été là pour transporter les malades du Covid au plus fort de la crise."
Dans le cortège, il y a aussi cette technicienne de laboratoires : "On était là pour faire les tests aux patients suspects, et aujourd'hui on n'a même pas de primes, parce qu'on n'est pas considérés comme des personnels soignants".
"On ne veut plus laisser des patients sur des brancards pendant des heures"
On n'est pas des héros, estime Chloé Hervé, aide-soignante aux urgences du CHU de Rennes. "On a simplement fait notre travail, mais aujourd'hui que la crise est passée, on se sent délaissés. On veut des salaires décents et des moyens. On ne veut plus laisser nos patients pendant des heures sur des brancards, parce qu'on n'a pas de lits pour eux."