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Pas de vacances pour les apprentis couturiers de Ham

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Les douze apprentis couturiers de l'atelier Jean-Luc François ont commencé leur formation à Ham il y a un mois. Ils ont été sélectionnés par le styliste parisien qui s'est installé dans un ancien supermarché du centre-ville. D'ici 2020, "JLF" veut faire travailler trente personnes dans son atelier.

Cléore et Céline confectionnent une chemise pour homme
Cléore et Céline confectionnent une chemise pour homme © Radio France

"Il faut assembler les rayures parce que là, il y a des lignes". Yvette est concentrée sur sa machine à coudre, elle termine une manche de manteau. Cette ancienne employée de boucherie a intégré l'atelier de Jean-Luc François il y a un mois à Ham. Et elle n'en revient toujours pas. "J'étais sûre qu'on me prendrait pas vu mon âge. Je me rappelle quand Monsieur Jean-Luc François m'a appelée, c'était un lundi midi. J'en ai pleuré", raconte cette couturière de 63 ans. Comme les douze apprentis de l'atelier, Yvette était inscrite à Pôle Emploi. Il lui manque des points avant qu'elle puisse prendre sa retraite, alors elle a dû se reconvertir. 

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Atelier Jean-Luc François © Radio France

La création de cet atelier de haute couture à dix kilomètres de chez elle tombe à pic. Yvette se voyait déjà postuler dans les supermarchés pour de la mise en rayon. La couture, c'était son rêve. Elle avait commencé à y travailler quelques années avant de se marier. La plupart des apprentis ont des diplômes de couture mais ne trouvait pas de travail. C'est le cas de Cléore, qui a un CAP, un bac pro et un BTS couture. La jeune femme est restée deux ans au chômage. Impossible de trouver un emploi dans la région qui correspondait à ses compétences. "J'ai postulé pour voir vu qu'ici il n'y a rien. Il faut aller sur Paris mais moi je n'ai pas la possibilité d'y aller", explique la mère de famille de 24 ans.

Cléore termine une chemise noire pour homme. A ses côtés, Céline l'observe attentivement. Elle aussi aimerait intégrer l'atelier de production après sa formation. Mais elle ne se sent pas encore au niveau. Cette habitante de l'Aisne n'avait pas d'expérience dans la couture, c'était une passion pour elle. Elle confectionnait notamment des robes pour sa fille quand elle travaillait de nuit dans un institut médico-éducatif. "Je ne faisais pas attention aux détails, quand je faisais une couture de travers ce n'était pas grave, il y avait que moi qui le voyais. Alors que là on n'a pas le droit à l'erreur, il faut recommencer", confie-t-elle.

Les apprentis couturiers seront amenés à travailler pour de grandes maisons de couture. Ce qui explique pourquoi le niveau d'exigence est élevé dans l'atelier de Ham. Leur formation doit se terminer fin février, une deuxième formation commencera en avril puis une troisième en 2019. D'ici 2020, Jean-Luc François compte employer trente personnes dans son atelier de production.

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