Pays basque : une recyclerie ouvre ses portes à Osserain-Rivareyte
Redonner une seconde vie au mobilier que les entreprises s'apprêtaient à jeter. Tel est l'un des credo de l'association Aima, qui vient d'ouvrir dans le petit village basco-béarnais sa troisième recyclerie.
Les déchets des uns peuvent devenir une ressource pour les autres. C'est avec cette conviction que l'association Aima (Allons imaginer un monde d'amitié) avait vu le jour il y a maintenant 17 ans. A Osserain-Rivareyte, petit village souletin à la limite du Béarn, elle vient de lancer sa toute nouvelle recyclerie, apportant ainsi sa pierre à l'édifice de l'économie circulaire.
Dans un grand hangar, des étagères, des bureaux ou de la vaisselle. Du mobilier exclusivement professionnel dont se débarrassent les entreprises et que l'association revend à petit prix. Après celle de Salies-de-Béarn créée il y a 4 ans, c'est la deuxième recyclerie de ce genre que l'association ouvre dans le département. Une recyclerie dédiée au mobilier de particuliers existe par ailleurs à Came.
Le reportage de France Bleu Pays Basque à la recyclerie d'Osserain
Berrerabili, botatu ordez
Altzari edo mubleak bota orde, bigarren bizi bat eman. Hau da salgune berri hunen xedea. Pierraño Mirailh laguntzaile da Aima elkartean, eta printzipioa esplikatu dauku.
"Gastuak eta aztarna ekologikoa ttipitzen ditugu" Pierraño Mirailh
Cercle vertueux
Le mobilier proposé est récupéré notamment via l'éco-organisme Valdélia, explique Sigrid Dumaz, la présidente de l'association Aima : "Quand les entreprises achètent du mobilier professionnel, il y a une éco-participation, qui est versée à Valdélia."... "Les entreprises ne le savent pas toutes encore, mais depuis 2013, elles peuvent demander des bennes gratuites sur le site de Valdélia, quand elles ont un volume important de mobilier à recycler. Quand Valdélia voit que c'est pour du mobilier en bon état, elle va solliciter les réseaux Emmaus, les recycleries et les associations comme les nôtres."
"C'est un processus très vertueux que peu d'entreprises connaissent aujourd'hui'" Sigrid Dumaz, la présidente de l'association Aima
"En France, seulement 3% du mobilier et matériel professionnel est réemployé" explique Sigrid Dumaz. La loi anti-gaspillage récemment adoptée par l'Assemblée nationale pourrait changer la donne, puisqu'elle demande un objectif de 5% aux entreprises.
En France, seulement 3% du mobilier et matériel professionnel est réemployé
Un volet humanitaire et social
Cheville ouvrière de l'association Aima, Sigrid Dumaz en est aussi la fondatrice. A l'origine, il s'agissait d'envoyer des camions humanitaires dans son pays d'origine, la Lettonie. Des actions de solidarité internationale qui se sont depuis développées et élargies vers d'autres pays de l'est. "L'an dernier, on a battu notre record, on a envoyé 26 semi-remorques doubles de 120 mètres cubes, soit 400 ou 500 tonnes de matériel médical, de mobilier de chambres ou de restauration."
Les trois recycleries servent aujourd'hui à financer ces actions, et lutter contre le gaspillage. Une économie circulaire également synonyme d'emploi. En plus d'une cinquantaine de bénévoles, l'association compte aujourd'hui une vingtaine de salariés répartis sur ses différents sites. Deux jeunes du village d'Osserain ont notamment été embauchés.
Aujourd'hui, on est à 23 salariés, et on a deux salariés d'Osserain.
"Notre plaisir, c'est aussi d'embaucher des jeunes, des moins jeunes ou des personnes handicapées" Sigrid Dumaz, présidente de l'association Aima
Pour cette ouverture à Osserain, l'association a bénéficié d'une subvention de 7500 euros de la part de la communauté d'agglomération Pays basque, qui a reconnu à ce projet une utilité sociale. Le hangar est ouvert du lundi au vendredi tous les après-midi. Vous trouverez plus d'informations sur le site Internet d'Aima.