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PHOTOS - Réforme des retraites : les supermarchés Carrefour et Leclerc et le centre commercial BAB2 bloqués

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Nouvelle action coup de poing de l'intersyndicale du 64, venue bloquer les entrées du centre commercial BAB2 d'Anglet, ainsi que les accès aux supermarchés Carrefour et Leclerc. Retour en Images sur cette action menée tambour battant par les opposants à la réforme des retraites ce mercredi.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - Mottot Alexandre

Un jour une action pour l'intersyndicale du Pays basque, toujours au front contre le projet de réforme des retraites. Près de 80 militants ou sympathisants s'étaient donné rendez-vous sur le parking du BAB2 à Anglet, peu avant l'ouverture. Les couleurs des syndicats bien visibles au milieu des logos bien connus des grandes enseignes de mode.

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Blocage symbolique, mais déterminé

Chauffés à blancs par le passage en force parlementaire du 49.3 et l'échec de la motion de censure contre le gouvernement Borne en début de semaine, les participants ont entrepris de bloquer plusieurs accès du centre commercial. Impossible de trouver ce jour-là le moindre charriot sur le parking P4 du BAB2, et certains en sont sûrs la direction de BAB2 aurait pris ses dispositions. Alors les militants installent des barrières sur l'entrée numéro 4, ironie du sort, des barrières métalliques de sécurité dites "anti-émeute" fixées entre elles par du ruban de signalisation plastique blanc et rouge utilisé pour les travaux.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - Mottot Alexandre

Le chassé croisé commence alors entre les militants et la myriade de petites mains allant et venant des échoppes du centre commerciales, notamment les livreurs. Didier par exemple apporte un carton rempli de salade à un restaurant, et décline gentiment l'invitation des manifestants à se joindre à eux. "Je travaille" réplique-t-il dans un sourire, et puis "je pars à la retraite dans une dizaine de jours", "c'est pour ça que j'ai pris mes dispositions'.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - Mottot Alexandre

Une autre entrée est bloquée avec des palettes un blocage symbolique, emblématique du combat de l'intersyndicale. Du reste Hervé Larrouquère, délégué FO ne cache pas que le combat quotidien de l'intersyndicale, concentré sur le projet de réforme des retraites, ne perd pas de vue une lutte contre les symboles du capitalisme marchand, au premier rang desquels Carrefour "une entreprise de cette importance dont les conditions salariales et sociales sont à la limites de l'acceptable". Ces deux objectifs en fait n'en font qu'un selon lui, "pour bloquer l'économie."

La colère monte de plus en plus

Après des chansons et des slogans résonnent dans les galeries encore désertes du centre commercial, les participants bloquent l'entrée physique de l'enseigne Carrefour, malgré une tension palpable avec le personnel de sécurité, impuissant face au nombre et à la détermination des opposants à la réforme.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - Mottot Alexandre

Les paroles censément rassurantes à venir du président Macron à la mi-journée ne font aucun effet à Valérie, une militante CGT pour elle ces paroles sont vaines "Il n'apaise pas du tout" "Nous on est là et demain ça continue" assure-t-elle.

Blocage du supermarché Carrefour à Anglet
Blocage du supermarché Carrefour à Anglet © Radio France - Mottot Alexandre

Venu en voisin Janon est venu aider ces militants. Retraité il déplore une réforme non nécessaire selon lui. Borne doit partir même si toujours selon lui "cela reviendrait à remplacer un âne par un bourricot:!"

Blocage du BAB2 à Anglet
Blocage du BAB2 à Anglet © Radio France - Mottot Alexandre

Pour Laurent un militant bayonnais, "nous sommes solides au Pays basque, nous ne sommes jamais violents, mais la situation nous contraint à monter d'un cran" confesse-t-il, avouant avec franchise "qu'un nombre plus élevé de participants à cette action du jour aurait pu permettre de bloquer toutes les entrées simultanément", rendant de ce fait la démonstration de force plus lisible et efficace.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - MOTTOT Alexandre

L'ambiance reste bon-enfant, les salariés sont amusés autant que les manifestants sont déterminés, les vigiles tendus autant que la police discrète.

Un tour à Carrefour puis chez Leclerc

Après Carrefour, le cortège multicolore enchaîne sur une autre cible, le supermarché Leclerc, situé non loin. Là les charriots ne font pas défaut et les masses de charriots encastrés entre eux sont renversés pour interdire l'entrée aux clients. Quand les vigiles tentent de s'interposer, le ton monte l'espace d'un instant et convainc certains militants à s'assoir sur les charriots renversés pour assurer le barrage.

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - MOTTOT Alexandre

Certains clients sont découragés par cette démonstration de nombre et rebroussent chemin. Certains tentent de parlementer, parfois avec succès. Les manifestants acceptent de laisser passer les plus anciens et les plus fragiles, parfois venus de loin et dont les difficultés physiques ne laissent pas de place au doute.

Blocage des portes du supermarché leclerc à Anglet
Blocage des portes du supermarché leclerc à Anglet © Radio France - Mottot Alexandre

Michèle par exemple reste interdite devant ces barrages et évoque les images de violences en boucle sur son téléviseur.

Devant ses handicaps, Nicolas, un militant l'écoute et l'invite à passer pour faire ses courses. "On veut tous vieillir dans de bonnes conditions, c'est pour ça qu'on grève" explique-t-il.  En sortant quand elle raconte avoir suivi la grève pour passer à la semaine de 45 heures en 1968, ce qui ne l'a pas empêché de subir les effets néfastes pour la santé d'un métier très difficile. Michèle précise "qu'elle est rafistolée de partout". Un militant lui fait remarquer que les carrières longues et pénibles justement laissent des traces, et qu'il suit la grève pour cela.

Blocage du supermarché Leclerc BAB2 à Anglet
Blocage du supermarché Leclerc BAB2 à Anglet © Radio France - Mottot Alexandre

Les clients du 3ème âge sont nombreux le matin et font remarquer qu'on ne parle pas assez des faibles traitements reçus en guise de retraites. Nicolas lui fait rappelle la récente polémique sur les 1200 euros promis par les promoteurs de la réforme et dont la réalité est aujourd'hui contestée.

"On est les agressés et pas les agresseurs" Didier, militant CGT

D'autres clients ne l'entendent pas de cette oreille et entrent frontalement en conflit avec les animateurs du barrage. parfois le ton monte et la loi du nombre fait vite la différence. Didier assure que "l'intersyndicale ne cherche pas la violence", jusqu'à présent "Macron et ses sbires ont décidé de la violence en tapant fort et en imposant cette réforme comme un voyou. Il n'y a pas de violence au pays basque mais ça pourrait changer" prévient-il, ajoutant que le président "Macron est responsable d'une violence croissante du mouvement".

L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque
L'action de blocage du BAB2 par l'intersyndicale du Pays basque © Radio France - MOTTOT Alexandre

Une AG improvisée propose de mener une nouvelle action à l'entrée du magasin Castorama, mais le choix se porte sur un retour à BAB2 et son magasin Carrefour. Si le premier passage s'est effectué dans des galeries désertées, le second est mené au rythme des slogans et des chansons anti-macron, sous le regard amusés des clients matinaux.

Bien qu'embarrassée par cette intrusion inhabituelle, la directrice du BAB2 Mélina Chérakrak la directrice du centre commercial BAB2 fait valoir que sa seule obsession est d'observer les règles de sécurité et d'éviter les incidents. Les manifestants avaient réservé une chanson pour l'enseigne Carrefour, avec une allusion aux crédits d'impôt des grandes entreprises "Carrefour rend l'argent, la retraite c'est à nous"

Blocage du supermarché Leclerc à Anglet
Blocage du supermarché Leclerc à Anglet © Radio France - Mottot Alexandre

La présence des protestataires contre la réforme des retraites prend les traits d'un pied dans la porte pour tenter de bloquer l'économie et de fait la consommation, même symboliquement. Sans ambages l'intersyndicale du 64 essaie aussi de donner un coup de pied dans la fourmilière pour faire converger les luttes.

Après les actions au péage de Biriatou lundi et à l'Intermarché de Bidart le lendemain, d'autres actions sont prévues alors que les recours contre le projet de réforme sont toujours en cours, tout comme sa promulgation. Si l'exécutif ne cachait pas que la réforme des retraites est "la mère des réformes", les syndicats et les sympathisants en ont fait "la mère des batailles."

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