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Pontchâteau : un couple de patrons se bat pour embaucher son apprenti, menacé d'expulsion

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Alors que les métiers du bâtiment manquent cruellement de bras, Alain et Véronique Ecobichon se mobilisent pour pouvoir embaucher Ibrahima. Un jeune Guinéen qui a appris le métier avec eux, décroché son CAP et même un titre de meilleur apprenti du 44. Il ne peut plus travailler, menacé d'expulsion.

Le couple Ecobichon manque de bras et se bat pour embaucher son apprenti, Ibrahima Barry, sans papier et menacé d'expulsion Le couple Ecobichon manque de bras et se bat pour embaucher son apprenti, Ibrahima Barry, sans papier et menacé d'expulsion
Le couple Ecobichon manque de bras et se bat pour embaucher son apprenti, Ibrahima Barry, sans papier et menacé d'expulsion © Radio France - Hélène Roussel

" Demandez à Pôle Emploi ! Ils n'ont personne ! Nos jeunes ne veulent plus venir dans le bâtiment, c'est trop dur." Le constat est amer pour Véronique Ecobichon. A terme, c'est la survie de l'entreprise et même de tout un secteur qui est en jeu selon elle. Avec la perte de leur apprenti il y a presque deux ans, Ibrahima Barry, c'est le patron qui doit retourner sur les chantiers pour palier au manque de main d'œuvre. "Si ça continue, vu les commandes qui s'empilent, on sera bientôt contraint de refuser certains chantiers", explique Alain Ecobichon gérant d'une entreprise de carrelage à Pontchâteau. 

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Le couple est dépité, désabusé, car malgré les nombreux courriers envoyés à la Préfecture et même à l'Elysée, rien n'y fait. Ibrahima Barry, 20 ans, reste sans papier et sous la menace d'une expulsion depuis janvier 2020. Il ne peut donc plus travailler.

Rester sans rien faire, ça me fait hyper mal. - Ibrahima Barry

Lui qui, mineur isolé en arrivant de Guinée, a passé deux ans dans cette entreprise. Il a appris le métier, il a appris à l'aimer aussi. Ibrahima a passé son CAP, décroché la médaille d'argent du meilleur apprenti de Loire-Atlantique, et allait poursuivre sur un Brevet Professionnel quand l'obligation de quitter le territoire est arrivée. Il venait d'avoir 18 ans. "Un coup d'arrêt. Je suis stoppé net alors que je veux juste travailler. Ça me manque. Je reste des journées entières sans rien faire. Ça me fait hyper mal, je ne dors plus", raconte le jeune homme qui a du mal à tenir le coup, malgré le soutien des collègues et des patrons. 

"C'est incompréhensible, illogique", dénonce Véronique Ecobichon. "On ne comprend pas. On a besoin de lui pour faire tourner notre entreprise et on ne peut pas l'embaucher. Pourquoi n'y a-t-il pas du cas par cas ? Ibrahima mérite son titre de séjour."

Une pétition sur change.org avec des milliers de signatures

Un dernier espoir peut-être ? Cette pétition lancée sur change.org grâce à l'association Patron.nes Solidaires recueille près de 23.000 signatures ce jeudi soir. 

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J'ai demandé à mes services de réinstruire son dossier.

Invité de France Bleu Loire Océan ce vendredi matin , le préfet de la Loire-Atlantique, Didier Martin, annonce que la situation du jeune homme va être réétudiée : "J'ai entendu la tutrice de cet apprenti sur votre antenne, sur France Bleu. Évidemment, c'est normal, elle n'a pas tous les éléments s'agissant de sa situation. Il y a quand même des décisions de justice défavorables qui le concernent. Pour autant, j'ai demandé à mes services de réinstruire son dossier et de vérifier les engagements que l'entreprise est en mesure de prendre. J'aimerais bien savoir quel contrat de travail ils sont prêts, éventuellement, à lui proposer. S'agit-il d'un CDI ? Et puis, j'aimerais savoir également quelles sont les possibilités qui lui sont offertes d'accéder à un logement digne et pérenne."

Ma France : s'adapter au coût de la vie

Vous constatez l'augmentation constante des prix et la diminution de votre pouvoir d'achat ? Vous avez trouvé des astuces, des bons plans, vous avez changé certaines de vos habitudes pour vous adapter à l'inflation ? Réparation, covoiturage, location, échanges de services... France Bleu, en partenariat avec Make.org , vous invite à partager vos idées originales et solutions concrètes du quotidien, et à donner votre avis sur celles d'autres citoyens. Trouvons ensemble les moyens de faire face à la vie chère !

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