Pour maintenir le distributeur de Siorac en Périgord, le Crédit Agricole demande aux habitants de devenir ses clients
Cette semaine, le Crédit Agricole a déposé une affichette sur le seul distributeur automatique de Siorac en Périgord. Ses utilisateurs pouvaient y lire : " Vous voulez maintenir ce distributeur dans votre commune, devenez client du Crédit Agricole". Ce vendredi 1er septembre, l'affichette a disparu.

Siorac-en-Périgord, France
L’affichette a fait réagir dans la commune d’à peine 900 habitants. « Je trouve que la démarche est très mauvaise. Vu le procédé qu’ils utilisent, ce serait peut-être bien qu’une autre banque ait le distributeur », juge Isabelle.
Elle tient une boutique de cigarettes électroniques juste en face de ce distributeur et elle voit à quel point il est utile. « Il sert tous les jours et plusieurs fois par jour. En été, quand il y a les touristes, il y a la queue », observe-t-elle.
C’est le seul distributeur à Siorac en Périgord
Il est surtout indispensable aux habitants de la commune. Claude par exemple, y fait un retrait une fois par semaine. « On ne peut pas payer avec la carte dans les petits commerces. [Dans ce bar], ils prennent la carte mais il y a quand même un minimum à dépenser », précise-t-il.
Même son de cloche du côté des commerçants. Serge tient un restaurant dans le bourg et plusieurs fois par semaine, il utilise ce distributeur. S’il disparaît, il devra aller ailleurs. « Le minimum, c’est Belvès, sept kilomètres. Après, c’est Le Bugue ou Le Buisson, c’est sept kilomètres aussi. Ce n’est pas pratique », s’inquiète le restaurateur.
Pour un distributeur, une banque doit investir 20.000 euros
Avec cette affichette, le Crédit Agricole veut lancer un appel. Il lui faut de l’aide pour maintenir ce distributeur à Siorac en Périgord car il coûte cher. « Il y a du matériel, il y a du logiciel. Il faut apporter de la sécurité autour du distributeur, de la maintenance. Aujourd’hui, en termes d’investissement, ça vaut à peu près 20.000 euros », explique Jean-Louis Houel, le directeur général adjoint du Crédit Agricole en Charente et Périgord.
La banque veut rester en zone rurale mais elle constate que ses concurrents la désertent. « Nous nous retrouvons avec un certain nombre de personnes, qui ne sont pas clients du Crédit Agricole, mais qui viennent utiliser nos distributeurs et ça, gratuitement », poursuit Jean-Louis Houel.