La précarité frappe aussi les étudiants nîmois
Chaque semaine, sur le parking de la Fac Vauban, une quarantaine d'étudiants nîmois sollicitent le Secours populaire pour récupérer des provisions. Le nombre de demandeurs augmente d'année en année.

Le sujet de la précarité étudiante est revenu en force pendant ce mois de novembre. L'immolation de ce jeune homme de 22 ans, à Lyon, devant un immeuble du CROUS le 8 novembre, a marqué les esprits. Nîmes et ses facultés sont également concernés par ce problème. Tous les mercredis, le camion du Secours populaire du Gard vient sur le parking de la fac Vauban. Le but : délivrer des colis contenants des boîtes de conserve, des paquets de pâtes ou encore des produits hygiéniques aux étudiants dans le besoin.
Ilona, étudiante en deuxième année de psychologie à Vauban, a décidé de solliciter le Secours populaire cette année : "Ces colis m'aident à tenir la semaine, mais c'est vraiment très dur. Mes parents m'aident comme ils peuvent, j'ai une petite bourse aussi, mais je suis obligée de travailler. Je garde des enfants le soir, je suis également animatrice périscolaire. Cela me fait gagner entre 150 et 300 euros par mois. C'est bien insuffisant."
L'étudiante de 22 ans ne voit pas le bout du tunnel à certains moments. "Je m'en souviens, l'année dernière, je devais compter mes feuilles de papier toilette parce que c'était difficile à racheter", confie la jeune étudiante qui, jusqu'ici, refusait l'aider du Secours populaire, estimant que d'autres avaient plus besoin de ces colis.
Le témoignage d'Ilona, étudiante en deuxième année de psycho à la fac Vauban.
Des étudiants précaires de plus en plus nombreux à Nîmes
René Ribes est bénévole pour l'association. Cela fait 7 ans qu'il délivre chaque semaine, avec ses collègues, des provisions sur le parking de la fac Vauban. René en est persuadé : de nombreux étudiants n'osent pas venir demander de l'aide : "Certains peuvent ressentir de la honte, mais d'autres estiment tout simplement qu'ils ne méritent pas ces denrées alimentaires, que d'autres sont plus dans le besoin qu'eux." Pour lui, la précarité étudiante ne fait que s'amplifier à Nîmes. "En deux ans, le nombre de demandeurs a augmenté de 20%. Chaque semaine, une quarantaine d'étudiants repartent avec un sac de provisions pour réussir à joindre les deux bouts", explique le bénévole.
Le nombre d'étudiants dans le besoin augmente chaque année, ici, à Nîmes.
Si certains sont nouveaux cette année, d'autres sollicitent le Secours Populaire depuis bien plus longtemps. C'est le cas de David, depuis trois ans maintenant. Sans ces provisions, il devrait sauter des repas. Le jeune homme âgé de 23 ans continue de faire des sacrifices : "Des fois, je dors sans chauffage. Là, il doit faire 13 degrés chez moi. Mais je ne peux pas me permettre de le faire tout le temps. Je risque de tomber malade et on ne sait jamais ce qui pourrait arriver." David ne touche pas de bourse, sa mère ne peut pas l'aider. Les jeudis après-midi et les week-ends, il doit travailler dans la grande distribution pour gratter quelques sous. David ne désespère pas et continue d'avancer. Il s'est fait la promesse de réussir son BTS, devenir ingénieur biomédical et ainsi "oublier ces années de galère".
"Les bénévoles du Secours Populaire sont mes anges gardiens. Sans eux, je ne sais pas où j'en serais actuellement." (David, étudiant nîmois de 23 ans)
Portrait de David, étudiant qui bénéficie des colis alimentaires du Secours populaire depuis trois ans.