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Public ou privé : même malaise dans les maisons de retraite du Loiret
Plus de 200 personnes ont manifesté ce mardi à Orléans, pour dénoncer les conditions de travail dans les Ehpad et les maisons de retraite du Loiret. Parmi les manifestants, des salariés du privé et des personnels d'établissements publics. Tous réclament des effectifs supplémentaires

Ils s'entassent sur le parvis du Conseil Départemental du Loiret, en travaux, et l'on sent bien que tous n'ont pas l'habitude de manifester. Parmi les personnels mobilisés, cette petite équipe, une dizaine de personnes, salariés d'un groupe privé qui se revendique comme "le leader européen du Bien Vieillir", le groupe Korian. Il gère six maisons de retraites privées dans le Loiret, prix de base du logement "autour de 3200 euros, au moins", confie une infirmière. Eux travaillent tous à la résidence du Baron, quartier Madeleine à Orléans, et pour la première fois ils ont décidé de se mettre en grève, pendant une heure, ce mardi après-midi.
La toilette c'est 5 mn, le visage, les mains... et les parties intimes, c'est du travail à la chaîne
Paulette, une aide-soignante, raconte que pour la toilette de ses résidents, elle a cinq minutes, montre en main. "Alors en 5 mn on fait le visage, les mains, et puis... les parties intimes, c'est tout. On n'a jamais le temps de rien, c'est du travail à la chaîne, on fait seul le travail de deux ou trois soignants. Moi j'ai travaillé toute la nuit, j'ai fini à 8 heures ce matin, et je suis venue manifester, parce que j'espère que ça va s'arrêter, cette maltraitance".
On a 12 à 15 toilettes par soignant chaque matin, on finit à peine et on enchaîne sur le repas du midi
Même malaise juste à côté, raconté cette fois par des salariés d'un Ehpad public, les Hirondelles à Dordives. Noella, une aide-soignante, confie elle aussi les toilettes qu'il faut faire à la chaîne. "On est sept soignants pour 82 résidents, chaque jour, alors les toilettes, on en a entre 12 et 15 à faire chacun, et il faut que ce soit fini pour le repas du midi. Et on est encore moins nombreux qu'avant car il y avait les contrats d'avenir, aucun n'a été renouvelé, il y en avait 7, tous ont disparu, c'est énorme. On est à bout, on va droit vers le burn-out, c'est sûr".
Quand je vais voir ma mère je dois faire le ménage dans sa chambre, avant je lui donnais même sa douche mais maintenant je ne peux plus le faire
Les agents de cet Ehpad ont depuis le début le soutien de plusieurs familles, qui dénoncent une situation "particulièrement difficile". Marie-Lise Bardeille, une habitante de Dordives, a sa maman dans cette maison de retraite depuis huit ans, et elle ne cache pas sa colère et son inquiète. "Avant c'était une maison de retraite, il y avait de la vie, maintenant c'est juste un service de gérontologie sans médecin et sans soignants. Moi je vais la voir tous les jours, il faut que je fasse le ménage dans sa chambre, c'est inadmissible ce qui se passe, la maltraitance du personnel et par conséquent la maltraitance des personnes âgées".
Un élu pour "porter la voix de nos aînés"
Dans la manifestation cet élu de Saint Hilaire Saint Mesmin, Guillaume Delas. "A Saint Hilaire il n'y a pas d'établissement pour accueillir nos personnes âgées, ils sont donc envoyés à 30, 40 ou 50 kilomètres d'ici. Ca aussi c'est une question qu'on devrait se poser". Cet élu dans la majorité de droite, dans sa commune, explique être venu manifester "parce que nos aînés sont dans une grande vulnérabilité, ils n'ont pas la possibilité de s'exprimer, je viens le faire à leur place".
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