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Publique ou privée : quelle gestion de l'eau pour Toulouse Métropole en 2020 ?
Les élus de Toulouse Métropole ont rouvert ce jeudi le dossier de la gestion de l'eau. L'idée est d'harmoniser la gestion de l'eau sur l'ensemble des 37 communes de la Métropole à partir de 2020. Un sujet qui fait des vagues.

C'était le sujet sensible ce jeudi au Conseil de la Métropole. Les élus de l'agglomération toulousaine ont passé deux heures à débattre autour d'une question importante : la gestion de l'eau potable et de l'assainissement.
Gestion publique ou privée : la situation actuelle
Aujourd'hui certaines communes comme Tournefeuille, Pibrac, Brax ou Colomiers sont en régie publique et les autres font appel à des entreprises privées comme Véolia à Toulouse, ou Suez à Balma, qui interviennent dans le cadre d'une délégation de service public. D'ici trois ans, il n'y aura plus qu'un seul mode de gestion dans toute la Métropole. Alors, publique ou privé ? Les élus n'ont pas encore tranché. Ce jeudi, ils ont adopté une délibération qui doit permettre de comparer les deux options et de trancher fin 2018.
Lancement des procédures de délégation de service public
Cette délibération prévoit de lancer une étude sur les avantages et les inconvénients de la gestion en régie publique et, en parallèle, elle permet de lancer les procédures de délégation de service public, pour que les entreprises privées comme Véolia ou Suez, fassent leurs propositions. Ensuite seulement, les élus choisiront la formule qui sera mise en place à partir de 2020.
"Pour bien comparer les avantages et les inconvénients, on va lancer la procédure de délégation de service public. On va arriver à la fin avec le meilleur candidat pour l'eau, le meilleur pour l'assainissement. On comparera à la régie et on décidera." - Pierre Trautmann, l'élu en charge des délégations de service public à la Toulouse Métropole
Les élus de gauche favorables à la régie, dénoncent la méthode choisie
Cette délibération a été adoptée, mais l'opposition de gauche a voté contre. Claude Raynal, le maire de Tournefeuille qui est le chef de file du groupe socialiste à Toulouse Métropole estime qu'avec cette méthode, la majorité semble avoir déjà tranché en faveur d'une gestion privée. Il estime que Nice et Montpellier n'ont pas lancé de procédures de délégation de service public quand ils ont voulu créer une régie publique.
"Quand on lance le système, d'abord il faut payer pour l'arrêter ce qui est extraordinaire et ensuite, c'est quand même donner une grande indication en faveur de la délégation de service public" - Claude Raynal, du groupe socialiste Toulouse Métropole
Marc Péré, le maire de l'Union membre du groupe Métropole Citoyenne, va dans le même sens. Lui aussi a l'impression que les jeux sont faits et regrette qu'il n'y ait pas un vrai débat citoyen autour de ce sujet. Il rappelle que plusieurs associations comme Eau Secours 31 se sont prononcées contre cette délibération.
Cet argument de l'absence de débat est aussi mis en avant par les élus écologistes comme Antoine Maurice. Pour lui, le fonctionnement en régie publique est clairement le système le plus avantageux. Il estime qu'en moyenne l'eau en régie coûte moins cher, et garantit une bonne qualité de l'eau et des investissements.
"On peut à la fois avoir un prix moins cher et une maîtrise pleine et entière de cette ressource, l'eau, qui est un bien commun de l'humanité" - Antoine Maurice (EELV).
Pierre Trautmann, l'élu en charge des délégations de service public à la Métropole, est beaucoup moins catégorique. Il répond lui qu'"il y a de bonnes et de mauvaises régies et de bonnes et de mauvaises délégations de service publique". D'où l'intérêt de comparer les deux formules.
Un tarif harmonisé sur les 37 communes de la Métropole
Quelle que soit celle qui sera retenue au final pour être mise en place à partir de 2020, les élus ont voté ce jeudi une autre délibération qui acte le principe d'un tarif unique de l'eau pour les 37 communes. Ce tarif est estimé à environ 3.50 euros le m3, moins cher que le prix actuel à Toulouse (3.73), Blagnac ou Drémil-Lafage (4.75 ), mais plus cher qu'à Aigrefeuille (3.11) ou Colomiers (3.13). Aujourd'hui, il y a 38 tarifs différents dans les 37 communes de l'agglomération (Il y a deux tarifs différents à Drémil-Lafage).