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Quinzième jour de grève à Labeyrie : les salariés, à bout de nerfs, ont crié leur colère dans les rues de Dax
Pour ce quinzième jour de grève, les ouvriers ont organisé une opération escargot au départ de Cames et Saint-Geours-de-Maremne. Les manifestants se sont retrouvés à Dax ce vendredi en fin de matinée. Ils réclament une hausse des salaires. France Bleu vous livre leurs témoignages.

Certains assurent ne pas pouvoir vivre avec de tels salaires, mais plutôt survivre. Ce vendredi 29 octobre, plus d'une cinquantaine de salariés de l'usine Labeyrie , en grève depuis quinze jours, ont manifesté à Dax, avenue Georges Clemenceau. Une opération escargot était organisée au départ du site de Came et du site de Saint-Geours-de-Maremne. Avec la revalorisation du Smic au début du mois, certains salariés dont la paye se trouvait jusqu'alors au dessus du salaire minimum, se sont retrouvés avec un revenu équivalent au Smic. Des salariés assurent avoir du mal à payer leurs factures, notamment l'essence.
Pour faire des économies, certains d'entre eux limitent le chauffage
Au milieu des manifestants, Assan ne décolère pas. Ce père de trois enfants est chargé de saler le poisson, au sein du site de Saint-Geours-de-Maremne. Selon lui, son salaire de 1400€ ne lui permet pas de couvrir ses dépenses : "On limite. Certains de mes collègues, au même poste, dans le même service, touchent encore moins qui moi". Un de ses collègues, présent à la manifestation, explique même qu'Assan limite sa consommation en chauffage : "J'ai vu ses factures d'électricité, j'étais très étonné, il ne payait que 48€. Alors il ne le dit pas, mais ça veut dire qu'il ne chauffe pas. Il est obligé d'économiser sur le chauffage, les douches, un peu partout."
Des économies, David, qui travaille à l'atelier chargé de réceptionner la marchandise, doit aussi en faire. Chaque mois, il touche 1430€ par mois : "On ne s'en sort pas, on survit. On ne fait pas beaucoup de folies, pas beaucoup de sorties et d'achats." Avec le prix de l'essence qui explose en ce moment, David assure qu'il limite ses déplacements. Certains des manifestants se déplacent désormais en covoiturage. "On essaye de ne pas aller trop loin. A 70€ le plein, on ne peut en faire qu'un. Si on en fait deux, on commence à compter. On travaille trop, pour un salaire qui n'est pas à la hauteur. C'est pour ça qu'on arrive pas à trouver du personnel. Personne ne veut venir travailler pour une misère. Mais on n'a pas le choix."
J'ai une maison à payer, c'est très très dur
Chantal, 52 ans, mère de famille, n'a pas le choix non plus. Elle travaille depuis 33 ans dans cette entreprise et elle fait partie des premiers salariés à avoir lancé le mouvement de grève. "Il n'y a pas de merci, pas de bonjour, il n'y a rien. On est des numéros, et ça s'arrête là. Si je n'avais pas ma prime d'ancienneté, je serai au ras des pâquerettes. J'ai une maison à payer, c'est très très dur."
Les salariés demandent une hausse des salaires de 10%, soit environ 150 euros bruts en plus par mois. La direction assure ce vendredi 29 octobre que des discutions sont en cours. Mais selon les salariés présents sur place, elle proposerait une augmentation des salaires de 2,25%.
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