Recherche d'emploi : les recruteurs vérifient votre réputation sur internet
C'est devenu un passage obligé de tout candidat à un emploi : vérifier sa "e-réputation", sa réputation sur internet. Car il suffit de taper son nom pour trouver toutes sortes d'informations, parfois insoupçonnées. Un rappel à la vigilance qui est délivré cette semaine à Sens auprès des scolaires.
Aujourd'hui 90% des recruteurs vont vérifier sur internet des informations sur les candidats. Il faut donc avoir conscience de ce qu'on montre à tous, sur les réseaux sociaux. C'est l'objet d'un atelier mené ce jeudi au PEIPS de Sens (Pôle économie et insertion professionnelle du Sénonais).
Attention à votre adresse mail
Face à une vingtaine de participants, professionnels du secteur social et élèves, les deux participants proposent un exercice avec un employeur imaginaire. qui cherche à recruter une secrétaire. "On va vous distribuer deux CV", explique Aoitif Huwels, conseillère à la Mission Locale de Sens, "mademoiselle Ludivine Moutard et mademoiselle Camillia Larue. Et on va demander laquelle des deux vous avez envie de choisir et pourquoi." Ludivine a un BTS, Camillia seulement un Bac professionnel, alors quasiment tous choisissent la première. Mais ils n'ont pas vu son adresse mail, pas très sérieuse, labrune89@gmail.com.
"Un employeur, quand il a le choix entre deux personnes, va aller vérifier la e-réputation. Donc, c'est ce qu'on va faire", poursuit la conseillère, "on a créé deux profils Facebook pour ses deux jeunes femmes. et vous allez voir."
Un profil sur les réseaux sociaux ouvert à tous, c'est risqué
Julie Domèce, conseillère la Mission Locale de Sens fait le constat : "le profil n'est pas fermé, pas protégé. Et on tombe sur cette photo." Une image de la candidate, les pieds sur son bureau avec en-dessous ce commentaire : "Trop dur le taf. Pendant ce temps, je suis payée à rien faire."
Voilà pour l'exemple, mais la réalité n'est pas différente raconte Aoitif Huwels : "j'étais en train d'expliquer à ma collègue l'atelier sur l'e-réputation et donc je lui dis - donne-moi un nom comme ça au hasard d'un jeune que tu suis et qui est proche de l'emploi. On a été sur Google, nous avons trouvé son profil Facebook. Il y avait plusieurs vidéos dont une dans laquelle on le voit en train de se droguer. Donc, même si ce jeune homme est motivé, qu'il a envie de travailler, un employeur ne l'emploiera pas."
Des jeunes qui se pensent à l'abri
Les jeunes présents à l'ateliers s'estiment tous à l'abris comme Ibtissem : "je ne publie pas de photos ou très rarement et ce sont des photos très basiques" ou encore Mélanie, "je ne publie pas des choses, heu, je ne publie que ma tête. Donc ça ne va pas poser problème." Mais Catherine Baillet, de la mission de lutte contre le décrochage scolaire les mets quand-même en garde : "oui, un jeune sait beaucoup de choses (à propos d'internet) mais après la question c'est - est-ce qu'il l'applique. Donc c'est intéressant qu'il ait une piqûre de rappel et qu'il réfléchisse aux conséquences."
Vérifier la e-réputation d'un candidat, une habitude pour les DRH
Car se faire googliser par son recruteur, c'est devenu la norme, explique Karima Ghernaout, coordinatrice de l'atelier : "il faut savoir qu'aujourd'hui 90% des recruteurs utilisent internet et les réseaux sociaux pour avoir des informations sur vous. Il faut savoir aussi que cela fait partie du cursus de formation des ressources humaines." Le réflexe, vérifier ce qu'on trouve sur vous, jusqu'à la dernière page du moteur de recherche.
Cinq conseil pour prendre sa e-réputation en main
- Googlisez-vous !
- Gare aux contenus indésirables
- Inscrivez-vous sur les réseaux sociaux professionnels
- Soyez (pro)actif au quotidien
- Soignez votre référencement