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Réforme des retraites : des rassemblements dans plusieurs villes, des tensions à Paris
Des défilés se tiennent samedi partout en France. À Paris, des rassemblements ont été interdits. Alors que le mouvement intersyndical promet un blocage des raffineries d'ici lundi, le gouvernement menace de réquisitionner certains personnels pour éviter une pénurie de carburants.

La contestation dans la rue, contre la réforme des retraites, continue ce samedi avec des défilés prévus dans tout le pays, sauf à Paris où les rassemblements sont interdits place de la Concorde et sur les Champs-Elysées.
L'essentiel
- Les syndicats appellent à des "rassemblements locaux" ce week-end pour poursuivre la contestation de la réforme des retraites et l'utilisation du 49.3 . Des tensions ont eu lieu à Paris.
- L'intersyndicale a appelé à une neuvième journée de grèves et manifestations jeudi 23 mars .
- Les syndicats de la SNCF appellent à "maintenir la grève" reconductible démarrée l e 7 mars et "à agir massivement" jeudi prochain.
- Deux motions de censure ont été déposées pour tenter de renverser le gouvernement. L'une par un groupe centriste (Liot), l'autre par le RN. Elles devraient être examinées lundi à 16 heures. Pour être adoptée, une motion doit être votée par 287 députés ou plus.
Des rassemblements interdits à Paris
Un cortège parisien réunissant 4.000 personnes, selon la police, s'est élancé vers 18h45 de la place d'Italie. Les organisateurs appellent à la dispersion en raison de la présence de casseurs en marge du cortège. Des poubelles ont été incendiées et du mobilier urbain dégradé.
Les rassemblements ont été interdits place de la Concorde ainsi que sur les Champs-Elysées samedi par la préfecture de police, après deux soirées de manifestations. Du côté de la place de la Concorde, dix personnes ont été interpellées plus tôt dans la soirée, selon la préfecture de police de Paris. "En raison de risques sérieux de troubles à l'ordre et à la sécurité publics (...) tout rassemblement sur la voie publique place de la Concorde et à ses abords ainsi que dans le secteur de l'avenue des Champs-Élysées est interdit", a déclaré la préfecture. "Les personnes qui tenteraient de s'y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l'ordre" et pourront être verbalisées, a-t-on ajouté de même source.
Par ailleurs, le ramassage des déchets a repris dans la capitale après la réquisition de "quelques dizaines" de personnels. Vendredi la mairie avait estimé que 10.000 tonnes de déchets étaient en attente de collecte sur les trottoirs parisiens.
Des défilés en régions
Au Mans (Sarthe), où une mobilisation a eu lieu dans l'après-midi, des syndicalistes de Force ouvrière ont lancé des rouleaux de papier toilette et des pétards en direction de la préfecture. "Réforme de merde pour un gouvernement de chiotte" ont scandé les manifestants. Entre 1.900 et 5.000 manifestants se sont retrouvés dans le centre-ville de Bordeaux , où la situation s'est tendue en fin d'après-midi. Les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes et sept personnes ont été interpellées. À Caen , 1.500 personnes se sont réunies devant la préfecture du Calvados. 1.500 personnes se sont aussi rassemblées place du général du Gaulle à Marseille , "dans le calme", selon la préfecture de police. À Grenoble , une centaine de personnes se sont retrouvées devant la préfecture de l'Isère.
Plus au sud, à Saint-Etienne , 3.000 personnes selon les syndicats, 1.200 selon la police, ont défilé dans la ville. Toujours dans la Loire, à Saint-Priest-en-Jarez, des manifestant ont interpellé dans le calme le député Quentin Bataillon (Renaissance). À Chateau-Gontier (Mayenne), une centaine de manifestants se sont retrouvés devant la permanence parlementaire de la députée Géraldine Bannier (Modem). Et à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), près de 300 personnes se sont rassemblées contre l'usage du 49.3.
En Savoie, à Albertville, près de 300 manifestants réunis à Albertville ont envahi la RN90 et bloquant la circulation. "Non à la retraite des morts", c'est le message qui était inscrit sur les banderoles devant la mairie. À Bergerac (Dordogne), 300 manifestants selon la police, 400 selon les syndicats, se sont regroupés devant la sous-préfecture avec sifflets, casseroles, pétards et cris, etc.
À Besançon (Doubs), plusieurs centaines de manifestants étaient réunis place de la Révolution. Ils étaient invités à brûler leur carte d'électeur mais aussi d'autres documents symboliques, comme un énorme 49.3 fabriqué avec des tasseaux de bois.
En Loire-Atlantique et en Vendée, des opérations barrages-filtrants se sont déroulées prévues à Challans, et à Saint-Herblain. Même chose dans l'Allier , où deux barrages filtrants ont eu lieu à Montluçon et à Moulins.
À Guéret, ce sont 350 manifestants qui se sont retrouvés devant la préfecture de la Creuse contre la réforme des retraites et la future carte scolaire.
Des rassemblements ont également eu lieu à Nantes, Brest, Dijon, Gap, Roanne, Annecy, Valence ou Lodève.
Des tensions dans la nuit à Paris, Lyon ou Strasbourg
Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soirée place de la Concorde, à Paris, à quelques centaines de mètres de l'Assemblée. Un brasier a flambé, allumé par des manifestants, et l'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit. Des centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de projectiles. Vers 21h30 la place était totalement évacuée. Selon la préfecture de police, 61 personnes y ont été interpellées dans la soirée.
À Strasbourg, c'est sur la place Kléber que se sont retrouvés 1600 protestataires. "Nous aussi, on va passer en force", ont scandé les manifestants. La préfecture a fait état de "dégradations" dans le centre-ville, mais d'aucune interpellation.
À Lyon, des manifestants ont fait irruption dans la mairie du IVe arrondissement et ont allumé un feu, mais la police l'a rapidement éteint et a interpellé 36 personnes, selon la préfecture. Toujours à Lyon, quelques centaines de jeunes ont incendié des poubelles, renversé des trottinettes, brisé des panneaux publicitaires, lancé des pétards et tagué des vitrines en scandant : "C'est à qui ? C'est à qui ? C'est à nous !" La police a répliqué par l'usage de gaz lacrymogène.
Les raffineurs pourraient être réquisitionnés
Le ministre de l'Industrie Roland Lescure a laissé entendre samedi sur franceinfo que le gouvernement pourrait procéder à des réquisitions en cas de mise à l'arrêt de raffineries par les salariés en grève contre la réforme des retraites. Ce fut le cas déjà avec les éboueurs à Paris. Au moins deux raffineries, celle de PetroIneos à Lavéra (Bouches-du-Rhône) et la raffinerie de Normandie de TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (Manche), pourraient être mises à l'arrêt au plus tard lundi, selon la CGT. L'arrêt des installations de la raffinerie TotalEnergies de Normandie a débuté vendredi soir, a précisé samedi le syndicat.
Interrogé sur un risque de pénurie de carburant, le ministre a répondu : "On a montré à l'automne qu'on savait prendre là encore nos responsabilités, on les prendra. (...) On ne va pas laisser 65 millions de Françaises et de Français et un pays ensemble bloqués par quelques dizaines d'individus. Donc, la grève, (...) c'est évidemment un droit inaliénable, mais le blocage de quelques individus d'un pays (...), ce n'est pas possible."
Des perturbations dans les transports franciliens
Des perturbations sont encore prévues dans les RER et trains de banlieue samedi dans le cadre du onzième jour de mobilisation contre la réforme des retraites.
- RER A : 3 trains sur 4. Interconnexion maintenue à Nanterre Préfecture
- RER B : trafic quasi normal en heures de pointe et pour la desserte du Stade de France. Interconnexion maintenue en gare de Paris Nord.
- RER C : 1 train sur 2
- RER D : 1 train sur 2. Interconnexion maintenue entre Châtelet-les-Halles et Paris gare de Lyon
- Ligne P : 1 trains sur 2
- Ligne R : 1 train sur 2
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