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Reims : les orthophonistes de l'institut Michel Fandre en grève pour une revalorisation salariale

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Les orthophonistes de l'institut Michel Fandre ont entamé un mouvement de grève il y a quelques semaines. Ces salariées demandent des revenus plus justes, en adéquation avec leurs compétences et leurs diplômes.

Les orthophonistes de l'institut Michel Fandre à Reims sont en grève pour la 5e semaine consécutive Les orthophonistes de l'institut Michel Fandre à Reims sont en grève pour la 5e semaine consécutive
Les orthophonistes de l'institut Michel Fandre à Reims sont en grève pour la 5e semaine consécutive - Lorène Pierret

C'est un combat qu'elles comptent mener très loin. Les sept orthophonistes salariées de l'institut Michel Fandre à Reims, spécialisé dans l'accueil d'enfants et d'adolescents atteints de troubles auditifs, visuels ou du langage, ont entamé un mouvement de grève le 21 septembre dernier. Elles demandent une revalorisation de leur salaire, bien trop bas selon elles par rapport au niveau demandé en début de carrière. 

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Les orthophonistes, qu'ils soient salariés ou libéraux, doivent justifier d'un diplôme type master 2, soit cinq années d'études après le baccalauréat. "Notre salaire devrait donc être, en début de carrière, de 2.500 euros, développe Capucine Debreu, l'une des orthophonistes grévistes. Mais en tant que salariées, nous touchons 1381 euros net."

Une vieille grille salariale

Un écart expliqué par la grille salariale des orthophonistes salariés basée sur l'ancien niveau demandé pour intégrer la profession (Bac+3) et qui n'a pas évolué au moins depuis 2013 : "On ne fait pas du bénévélovat au bout d'un moment, il faut que nos compétences soient reconnues", espère Clotilde Caplet, elle aussi orthophoniste à l'institut rémois. 

Sur 27.000 orthophonistes en France, 5.000 ont choisi la voie du salariat, dans des instituts ou des cliniques. Les autres prennent le chemin du libéral, plus rémunérateur : "Malheureusement, les futurs orthophonistes sont incités à travailler en libéral, souligne Capucine Debreu. Les professeurs qui enseignent dans les écoles d'orthophonie connaissent nos difficultés et notre situation au niveau salarial."  

L'accès aux soins des patients est mis en péril - Capucine Debreu

Résultat, le travail en institut se complique, par manque de personnel. Et c'est toute la profession qui en pâtit avec des orthophonistes débordés et des patients pas suffisamment suivis : "On arrive vers un seuil critique, confirme Capucine Debreu. L'accès aux soins des patients est mis en péril. On ne peut plus répondre aux besoins de nos patients. On s'aperçoit que la santé est une affaire de business, ce n'est pas tolérable." 

Les orthophonistes salariées demandent des salaires à la hauteur de leurs diplômes
Les orthophonistes salariées demandent des salaires à la hauteur de leurs diplômes - Lorène Pierret

Et pourtant, pas question pour ces professionnelles de santé de quitter le salariat pour passer au libéral, une situation plus "confortable" financièrement. "Le salariat, c'est du militantisme clairement, selon Clotilde Caplet. C'est une façon différente de travailler. J'ai moi-même quitter le libéral après dix ans pour passer en institut. C'est un vrai choix."

Une manifestation à Paris en novembre

Loin d'être isolées dans cette démarche, les orthophonistes de Michel Fandre comptent grossir les rangs d'une manifestation nationale pour la défense du médico-social le 18 novembre devant le ministère de la santé à Paris. Mais la solution et la revalorisation salariale peut également venir en interne. 

Soutenues par certains collègues de l'institut Michel Fandre et par d'autres orthophonistes, salariés ou libéraux, les grévistes rémoises et le représentant syndical qui les accompagne sont en pleine négociation avec la direction en ce moment. Contacté par France Bleu Champagne-Ardenne, le directeur de l'établissement n'a pas souhaité commenter cette situation. 

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