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Renault envisagerait de fermer quatre usines françaises
Renault envisagerait trois fermetures d'usines françaises et arrêterait la production à Flins, selon Le Canard Enchaîné de ce 20 mai. Le constructeur en difficulté doit dévoiler le 29 mai un plan d’économie de deux milliards d'euros, prévu dès le mois de février, avant l'épidémie de coronavirus.

Le constructeur français Renault envisage d'arrêter définitivement la production automobile à l'usine de Flins dans les Yvelines, selon Le Canard Enchaîné de ce mercredi 20 ma i. Trois autres usines en France pourraient fermer. Une information que la direction du groupe n'a pas confirmé, indique l'AFP.
Au total, 3634 emplois menacés
L'usine de Choisy-le-Roi dans le Val-de-Marne emploie 263 personnes dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesse. Celle de Dieppe en Seine-Maritime compte 386 salariés et assemble le modèle sportif Alpine A110, un coupé sportif très haut de gamme, mais très peu vendu. Enfin, la fonderie de Bretagne à Caudan dans le Morbihan, produit des pièces en fonte pour moteurs, châssis et boîtes de vitesse et emploie 385 salariés. Avec les 2600 emplois à Flins, ce plan pourrait concerner potentiellement 3.634 employés.
Arrêt de la production à l'usine de Flins, mais pas de fermeture du site
A Flins, il ne s'agit toutefois pas d'une fermeture pure et simple, mais de l'arrêt de la production automobile pour consacrer le site à une autre activité, indique l'AFP. Ce serait un tournant pour l’usine inaugurée en 1952. Les chaines de production de Flins-sur-Seine ont vu passer une vingtaine de modèles emblématiques, dont la Dauphine, la R4 et la R5. Dernièrement, elle assemblait les citadines Zoe électrique et la Nissan Micra.
L’épidémie a aggravé la situation
En difficulté avant même la crise du coronavirus qui a provoqué un effondrement du marché automobile, Renault avait enregistré l'an dernier ses premières pertes en dix ans. L'arrêt de l'activité provoqué par la pandémie n'a fait qu'aggraver la situation.
Le prêt garanti par l’Etat ne change rien
L'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, a accepté de voler au secours de l'entreprise en garantissant un prêt bancaire d'environ cinq milliards d'euros. Ce prêt garanti par l'Etat, et approuvé par l'Union européenne, était tout proche d'être signé mardi soir. Mais il ne remet pas en cause le plan d’économie de deux milliards d'euros, avait indiqué fin avril la directrice générale par intérim de Renault, Clotilde Delbos.
Le gouvernement parle de "rumeurs"
Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, s'est refusée à tout commentaire : "Il ne faut pas se précipiter sur les rumeurs. Il est vrai que le secteur de l'automobile est très frappé par la crise et avait déjà des difficultés avant puisqu'il a engagé un virage vers l'électrique et le véhicule autonome. C'est un secteur qui est en plein bouleversement", a-t-elle déclaré sur la chaîne CNews.
"Le gouvernement, notamment Bruno Le Maire, annoncera d'ici une quinzaine de jours un plan de soutien à l'automobile. Dans ce contexte-là, il y a la situation particulière de Renault. Si des décisions devaient être prises, elles seront d'abord annoncées et discutées avec les organisations syndicales qui représentent les salariés. Je crois qu'il faut donner la primauté au dialogue social.", a-t-elle poursuivi.
Inacceptable pour les syndicats
Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a jugé "impensable" que la direction de Renault veuille fermer quatre sites en France, comme l'écrit le Canard enchaîné, alors que le gouvernement "veut réindustrialiser le pays".
Il a invité la direction à plutôt changer "la stratégie" du constructeur automobile, a-t-il réagi sur RTL. Renault "a besoin de reproduire des Renault en France et retravailler sur l'emploi en France. La situation de Renault n'est pas due à la crise sanitaire. Elle est due à des années de gouvernance de Carlos Ghosn (l'ancien PDG, ndlr), qui a été érigé comme un dieu pendant des années et on voit les conséquences de sa stratégie. C'est cette stratégie qu'il faut changer". Et de préciser : "Est-ce que les 5 milliards que le gouvernement s'apprête à prêter à Renault vont servir à restructurer l'entreprise? C'est un gros problème".
Avant la présentation du plan d’économie de deux milliards d'euros, le 29 mai, un comité central social et économique (CCSE) est prévu le 28 au soir selon les syndicats. A l’usine de Dieppe, la fermeture annoncé est "impossible" et "inacceptable" réagissent élus et syndicats sur France Bleu . A la Fonderie de Bretagne, à Caudan dans le Morbihan, ce serait "un gros coup de massue" pour les 385 salariés du site, selon la CGT sur France Bleu .
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