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"Restons ouverts" : un collectif de patrons de bars manifeste à Paris contre la fermeture à 22h

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Alors que les bars doivent fermer à 22h dès lundi à Paris et dans sa petite couronne, une centaine de professionnels de la restauration et du monde de la nuit se regroupent dans un collectif baptisé #Restonsouverts. Ils craignent une fermeture totale comme à Aix et Marseille.

Le collectif #Restonsouverts s'est créé peu après les annonces du ministre de la Santé, le 23 septembre. Le collectif #Restonsouverts s'est créé peu après les annonces du ministre de la Santé, le 23 septembre.
Le collectif #Restonsouverts s'est créé peu après les annonces du ministre de la Santé, le 23 septembre. © Radio France - Marie-Jeanne Delepaul

Certains portaient des tee-shirts maculés de tâches de vin, couleur du sang, symbole de la souffrance de leur profession. Une centaine de patrons et salariés de bars, discothèques, restaurants ou encore sociétés d'événementiel ont manifesté dimanche 27 septembre devant les Invalides à Paris.

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Ils se sont rassemblés à l'appel du collectif #Restonsouverts, formé après les annonces du ministre de la Santé, le 23 septembre. Tous protestent contre les nouvelles consignes sanitaires, notamment la fermeture des bars à 22h à partir de lundi à Paris et dans sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne).

Le métro est bondé mais on demande aux cafés de fermer

Fabienne Mouysset gère une brasserie dans le 11e arrondissement. Elle dénonce l'arbitraire des mesures : "Je vais travailler en métro, les rames sont bondées, ça ne choque personne... mais on demande aux cafés de fermer" Baisser le rideau à 22h ne va pas empêcher les clients de faire la fête estime Bernard Gascq le président de la fédération des buralistes d'Île-de-France : "Ils vont se retrouver à dix, quinze ou vingt copains à la maison et vont se retrouver à faire la même chose que chez nous, sauf que nous on fait tout pour faire appliquer les consignes sanitaires !"

Beaucoup ont donc le sentiment de servir de bouc-émissaires. Pierre Ponzevera a deux bars à Pigalle ; il envisage de les fermer complètement car une ouverture partielle n'est pas rentable : "Payer le personnel coûtera plus cher que ce que ça va nous rapporter, car la grand partie de notre chiffre d'affaires est fait entre 22h et 2h."

La crainte d'une fermeture totale comme à Aix et Marseille

Les restaurants et cafés ne sont pas concernés par ces restrictions, ils peuvent rester ouverts à condition de servir de la nourriture avec les boissons. En revanche, beaucoup craignent que cette mesure préfigure une fermeture totale des bars et restaurants, comme c'est le cas depuis dimanche soir à Marseille et Aix. "Si on doit fermer parce que le corps médical estime que c'est nécessaire, on le fera, mais il faut que l'Etat soit à nos côtés !" soupire Stéphane Manigold, restaurateur porte-parole du collectif.

Si on doit fermer parce que le corps médical estime que c'est nécessaire, on le fera, mais il faut que l'Etat soit à nos côtés !

Derrière les patrons de bars et de restaurants, toute une filière s'inquiète. Marie-Claire Poirier, qui dirige la société Beaugrain et ses quinze salariés, vend de la viande, de la crème et des légumes notamment à une centaine d'établissements franciliens. C'est la première fois qu'elle manifeste : "Si le restaurant ferme, son fournisseur aussi, plein de petites entreprises familiales vont souffrir en rafale."

Fredo, technicien du son, travaille dans l'événementiel. Depuis le début du confinement, le 8 mars, il n'a travaillé que cinq jours : "Je manifeste pour avoir du travail, on en est là aujourd'hui !"

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