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Rodez, Toulouse, Viviez : des mobilisations pour sauver la fonderie Sam et faire pression sur Renault
Le bras de fer autour de la fonderie Sam à Viviez dans l'Aveyron se poursuit cette semaine. Renault doit dire dans les heures à venir si oui ou non il soutient le seul repreneur potentiel.

L'avenir de la Sam, la fonderie aveyronnaise, se joue en ce moment. Alors les mobilisations se multiplient. Ce lundi 22 novembre, les salariés ont bloqué la départementale D840, tout près de leur usine à Viviez. Ce mardi, ils seront dès 10h30 avec tentes et barnums devant la préfecture de Rodez. Une manière de montrer que 340 familles seront précarisées si l’usine n’est pas reprise.
À Toulouse, on se mobilise également pour la fonderie aveyronnaise. Avant la manifestation régionale du 1er décembre, la CGT Haute-Garonne appelle à un rassemblement ce mardi 23 novembre à 12h devant le site Renault, avenue des États-Unis. Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), et ancien salarié de Ford sera dans la manifestation.
Faire pression sur Renault
Le but est de faire pression sur Renault. Le constructeur automobile doit dire avant ce mercredi 24 novembre s'il soutient le projet de reprise de Patrick Bellity ou pas. Si c’est négatif, on irait vers une probable liquidation judiciaire lors d’une audience le 3 décembre prochain.
Renault client unique de la Sam depuis environ cinq ans a donc le destin de cette entreprise dans ses mains. Si on regarde dix ans en arrière, le constructeur français est sur cette période l’acheteur quasi unique de l’entreprise aveyronnaise. La fonderie fabriquait des pièces alu pour le groupe au losange mais elle a aussi conçu des prototypes pour lui. Ces dernières années, certains projets notamment sur les moteurs hybrides ont été développés dans les services de recherches de la Sam.
Départ des autres clients, un à un
Mais avant cela, au moment où la SAM comptait 600 ou même 800 salariés, c’était une autre histoire. Après avoir appartenu à Valéo au tournant des années 90, dans les années 2000, la fonderie était parmi les plus grosses d’Europe. Elle fait partie du groupe Arche (qui employait alors Patrick Bellity) et travaille alors avec beaucoup de constructeurs parmi lesquelles des allemands comme Daimler ou encore Mercedes.
Ce sont les difficultés du secteur, l**’absence de stratégie commerciale** qui vont faire que les clients partent un à un. Et il reste donc aujourd’hui Renault. Renault qui a financé les différentes périodes de redressement de la Sam. Renault qui s’est engagé au printemps à garantir 40 millions de chiffre d’affaire à l’entreprise. Renault qui doit maintenant s’engager par écrit à maintenir les contrats en cours pour que l’entreprise puisse survivre.
"Renault préfère faire venir ses pièces de pays à bas coût social et environnemental." - Laurent Giblot, délégué syndical central chez Renault
Laurent Giblot, dessinateur industriel pour Renault, est délégué syndical central du constructeur automobile. Il ne comprend pas l’attitude de son groupe avec plusieurs fonderies en France, et notamment la Sam en Aveyron. "Ce qu'on reproche à Renault, c'est de ne pas tenir les engagements qu'il a contractualisé avec les équipementiers et les fonderies, en particulier en France. Renault, pour des gains anecdotiques sur les prix des pièces, préfère faire venir ces pièces de pays à bas coût social et environnemental. Ça plutôt que de privilégier l'industrie sur le territoire national. On trouve complètement irresponsable de la part de Renault de faire venir des pièces de l'autre bout du monde lorsqu'on connait le coût environnemental du déplacement en cargo pour une poignée de centimes. On préfère délocaliser les productions à l'étranger plus que de privilégier le territoire national."
Le syndicaliste qui insiste aussi sur le fait que son entreprise se porte plutôt bien. "Renault a des carnets de commandes qui sont relativement pleins. De l'aveu même de la direction, on n'a jamais eu des stocks de véhicules aussi bas. Je pense pas que ça soit aussi catastrophique qu'on veut bien le dire." La direction de Renault dit, de son côté, ne pas vouloir faire de commentaires sur ce dossier pour le moment.
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