Rue Serpenoise à Metz : fin de l'âge d'or ou renouveau à venir ?
Entre coronavirus, crise du textile et centres commerciaux, le centre-ville de Metz est-il en sursis ? Ou bien ces mutations sont-elles simplement en train de transformer le visage de l'hypercentre ? Il y a quand même des éléments qui permettent de voir la lumière au bout du tunnel.
Depuis quelques mois, les annonces de fermetures de magasins dans le centre-ville de Metz tombent en cascade. La rue Serpenoise notamment, fait peine à voir, avec toutes ses cellules commerciales vides, elle qui était la vitrine de la Metz commerçante il y a encore peu.
Cette situation s'explique, selon Jean-Philippe Rugiero, le président de l'association Metz Coeur de Ville, qui compte 200 adhérents dans l'hypercentre : la rue Serpenoise pâtit de la crise de la filière textile et habillement, qui était devenue sa spécificité. Du coup, "elle n'est plus adaptée au commerce moderne : les cellules sont trop vastes, les loyers étaient en adéquation avec le commerce florissant des années 80-90, mais sont bien trop chers aujourd'hui."
La question du stationnement, aussi, est déterminante : "Depuis que la sortie du parking République est au pied de la rue des Clercs, cette rue est hyper attractive. Il faut du flux, redonner envie aux gens de venir en centre-ville", explique le commerçant.
Recréer de l'envie
Mais Jean-Philippe Rugiero veut rester optimiste : "On a l'impression d'avoir un maire un peu plus à l'écoute de nos demandes. Il faut une symbiose entre On espère que, une fois la crise derrière nous, les gens auront envie de sortir, de se balader, de consommer. A nous aussi d'avoir de bonnes idées, de recréer de l'envie."
Invité de France Bleu Lorraine ce lundi, Fabrice Genter, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Moselle et de la Confédération des Petites et Moyennes entreprises de Moselle, se veut plutôt optimiste, rappelant que "Metz reste un bastion du commerce", incontournable pour les grandes enseignes. La rue Serpenoise était avant tout "la rue du vêtements et de la chaussure", selon Fabrice Genter. Deux secteurs qui subissent depuis plusieurs années de fortes mutations, accélérées par la crise du Covid-19. Ces boutiques laissent place maintenant à des commerces de bricolage, des espaces de loisirs : "tout cela va bouger et cela a même déjà commencé."
Ces mutations se cristallisent à Metz sur la rue Serpenoise, donc ça se voit beaucoup
Ces restructurations devraient permettre, ajoute Fabrice Genter, "d'ajuster les loyers" et cela devrait donner "beaucoup d'opportunités."