Saint-Étienne : 150 manifestants défilent contre la réforme de l'assurance chômage
Environ 150 manifestants viennent de défiler ce vendredi 23 avril dans les rues de Saint-Étienne, dans le cadre d'une journée nationale contre la réforme de l'assurance chômage qui doit s'appliquer au 1er juillet. Celle-ci va appauvrir un peu plus les plus précaires, dénoncent les manifestants.
Ils sont partis du FIL, salle de concert occupée par les intermittents du spectacle depuis plus de quarante jours, direction l'hôtel de ville de Saint-Étienne, dans la Loire. 150 manifestants viennent de défiler contre la réforme de l'assurance chômage, dont l'entrée en vigueur est prévue au 1er juillet. Elle va entraîner des baisses d'allocations pour plus d'un million de chômeurs.
Un nouveau calcul et des baisses d'allocation en perspective
La nouvelle réforme prévoit un nouveau calcul de l'indemnisation des chômeurs. Dans ce cadre, Gaëlle a fait les comptes : "Ça veut dire une baisse énorme pour les gens qui ne travaillent pas de manière continue". Pour être éligible, il faudra en effet avoir travaillé six mois les vingt-quatre mois précédents, au lieu de quatre mois sur les vingt-huit précédents, actuellement.
Gaëlle voit aussi une autre conséquence de la réforme : "70% des précaires sont des femmes." Elles sont nombreuses dans le cortège à dénoncer cette injustice : une salariée payée au SMIC, qui prend un congé maternité, touchera environ 200 euros de moins que les autres demandeuses d'emploi, selon le collectif "On Arrête Toutes".
D'après les calculs de l'Unédic, les salariés ayant été en chômage partiel ou en congé maladie seraient moins bien indemnisés que les autres avec la nouvelle réforme. Le gouvernement s'est d'ailleurs dit prêt à réviser sa copie sur ce point.
La réforme va favoriser l'appauvrissement des plus précaires selon les manifestants
Dans le cortège stéphanois, on croise aussi de nombreux intermittents à l'arrêt forcé à cause du Covid, des saisonniers inquiets et appauvris en l'absence de saison touristique cet hiver. Pour eux aussi, le nouveau calcul va avoir des effets drastiques. C'est d'ailleurs pour cela que la réforme a été une première fois reportée.
Les manifestants demandent son annulation pure et simple, comme Georges, un fonctionnaire venu apporter son soutien : "Tout le baratin sur le monde d'avant, le monde d'après c'était de la fumisterie. On a débloqué des millions pour sauver les entreprises et le cours de la Bourse, pour certaines c'était justifiée, mais cela montre que le discours d'austérité a ses limites. C'est un choix politique." "Tout le monde est concerné mais on est peu nombreux", regrette Claire, intermittente depuis vingt ans, qui s'inquiète pour l'avenir des plus jeunes.