Savoie : les travailleurs du secteur médico-social manifestent pour plus de moyens devant la préfecture
Manifestation des personnels du secteur médico-social devant la préfecture à Chambéry ce jeudi. Ces "oubliés du Ségur de la Santé" réclament de meilleures conditions de travail et une revalorisation de leurs salaires. Eux aussi ont subi les conséquences du Covid-19.
Une centaine de manifestants rassemblés ce jeudi devant la préfecture de la Savoie à Chambéry. En grève, ces travailleurs des secteurs médical et médico-social se décrivent comme les "laissés-pour-compte du Covid". Alors que d'autres professions dans le secteur de la santé ont bénéficié d'une revalorisation de leurs salaires, eux n'ont rien touché.
Nous aussi, on fait face au coronavirus tous les jours" - Vicky, accompagnante éducatif et social
Vicky est accompagnante éducatif et social (AES), elle estime avoir droit à cette prime mensuelle de 183 euros : "Ce serait un vrai coup de pouce à nos salaires et nos conditions de vie. Le cout de la vie il est tellement énorme qu'on n'y arrive pas. [...] On est obligé de compléter, soit par des heures supplémentaires, soit en trouvant un second travail." En plus de son emploi d'AES, Vicky a été femme de ménage. Elle se levait plus tôt, à quatre heures du matin, pour ensuite enchaîner à sept heures avec son deuxième travail jusqu'au soir.
Des secteurs désertés
Des salaires trop bas qui, selon elle, posent un problème d'attractivité dans sa branche : "Il y a un écart de salaire entre le médico-social et l'hôpital qui est énorme. Les gens vont là où ils sont le mieux payés et nous, on a une pénurie de professionnels conséquentes."
Un constat que partage Cyril Rudloff. Il est secrétaire adjoint du syndicat action sociale CGT en Savoie : "On n'a pas eu d'augmentation significative de nos salaires depuis 20 ans, donc les gens ne viennent plus. Un infirmier qui vient dans notre branche du médico-social va commencer à 1300 euros net par mois, dans le milieu hospitalier, c'est 2100 euros net." Cyril Rudloff qui réclame d'ailleurs une revalorisation de 300 euros, environ le double de ce que l'Etat a accordé aux professionnels qui travaillent dans les établissements de santé et des Ehpad.