Bordeaux : les commerçants restent inquiets pour leur chiffre d'affaires malgré le début des soldes
Les soldes débutent ce mercredi à Bordeaux comme ailleurs. L'occasion pour les commerçants de rebondir après une période des fêtes gâchée par les manifestations de gilets jaunes. Mais peu espèrent réellement compenser les pertes.

Après une période marquée par les manifestations de gilets jaunes qui ont durement impacté les commerces du centre-ville, c'est le coup d'envoi des soldes à Bordeaux ce mercredi. Les commerçants s'y préparent, mais l'inquiétude persiste. Ils craignent que les soldes ne leur permettent pas de repartir du bon pied pour démarrer l'année.
Des stocks importants à écouler
Les faibles ventes des mois de novembre et décembre ont laissé les commerçants avec des stocks importants sur les bras. L'enjeu premier de ces soldes d'hiver, qui doivent durer jusqu'au 19 février, est donc d'écouler les produits qui n'ont pas été vendus durant les fêtes. Pour Sabine, gérante d'une boutique de prêt-à-porter équitable dans le centre-ville de Bordeaux, la situation est inédite. "La boutique est remplie, j'ai toutes les tailles disponibles. Ce n'est pas le cas habituellement au démarrage des soldes". De quoi faire le bonheur des clients. Mais encore faut-il qu'ils soient assez nombreux.
Pour rattraper le retard commercial, les soldes démarrent fort
Beaucoup espèrent aussi profiter des soldes pour voir repartir leur chiffre d'affaires à la hausse, et compenser les pertes des deux derniers mois. Alors pour attirer plus de clients, certaines enseignes ont recours à une stratégie commerciale offensive : pas de première démarque cette année, les commerçants entament les soldes avec de fortes réductions dès le départ. Les devantures des boutiques affichent déjà des rabais jusqu'à -50% voire -70%.
On a beaucoup plus de stocks qu'habituellement, donc on va devoir avoir des promotions dès le début plus importantes - Sabine, gérante d'une enseigne de prêt-à-porter en centre-ville.
Jean-Baptiste, gérant d'une enseigne sur la rue Sainte-Catherine, espère ainsi se rattraper par rapport aux pertes des fêtes et retrouver un équilibre. "Forcément on essaye d’appâter un petit peu les clients, de montrer tout de suite qu'on est agressifs sur les taux de remise. On aimerait finir la saison sur une note positive et rattraper au maximum ce qui a été perdu. Mais on a peur aussi de samedi qui va encore être une grosse journée de manifestations, et où on va devoir fermer à 17 h".
Jean-Baptiste espère profiter des soldes pour rebondir après de faibles ventes durant les fêtes.
Compenser par la vente en ligne
Les enseignes comptent aussi attirer plus de visiteurs sur leurs sites de vente en ligne durant ces soldes, pour compenser le peu de ventes en magasin. La plupart des clients se reportent en effet depuis les fêtes sur l'achat par internet et ne se déplacent plus en centre-ville en raison des perturbations récurrentes. Mais les plus petites enseignes qui ne disposent pas de boutique en ligne se retrouvent, elles, pénalisées.
Un contexte qui permet difficilement de rebondir
Si certains commerçants tentent de conserver leur optimisme, d'autres ne cachent pas qu'il sera difficile, voire impossible de compenser la totalité des pertes. Emmanuel, responsable d'un magasin de décoration intérieure, assure que les soldes ne changeront pas grand chose à la situation. "Le manque à gagner a été tel pendant les fêtes qu'on ne pourra pas compenser les pertes, c'est inenvisageable".
Les commerçants du centre-ville de Bordeaux restent inquiets même en période de soldes
Le chiffre d'affaires des commerces chute depuis la fin du mois de novembre, et la situation ne semble pas près de s'améliorer. Avec un centre-ville paralysé chaque samedi, les enseignes enregistrent de plus en plus de pertes. À tel point que certains commerçants de Bordeaux ont pris l'initiative de lancer un "appel de détresse" aux gilets jaunes. L'association la Ronde des Quartiers parle d'une situation "critique" et fait état d'une baisse du chiffre d'affaires de 20% pour une baisse de fréquentation de 40% dans les commerces.