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Suppressions d'emplois chez FerroPem : "l'attente devient atroce, on a peur que des collègues craquent"
Une soixantaine de salariés de Ferropem ont manifesté ce vendredi matin, à Challes-les-Eaux, où se tenait une réunion entre la direction du groupe Ferroglobe et les représentants du personnel. Ils espéraient en savoir plus sur l'avenir des salariés mais la direction n'a donné aucune réponse.

L'attente se prolonge et l'angoisse grimpe pour les salariés de FerroPem. En mars dernier, le groupe américano-espagnol, FerroGlobe, a annoncé la fermeture de deux usines : Les Clavaux à Livet-et-Gavet en Isère et celle de Château-Feuillet à La Léchère en Savoie. En tout, 357 emplois (220 à Château-Feuillet ) sont menacés.
Ce vendredi 22 octobre, une soixantaine de salariés, en grève, ont manifesté à Challes-les-Eaux, où se tenait une réunion entre la direction du groupe et les représentants du personnel. Ils venaient chercher des précisions sur le contenu du plan social et l'avenir de ces salariés. Mais ils n'ont pas obtenu de réponse.
"C'est une énorme déception"
C'est "un nouveau coup dur psychologique "explique Mustapha Haddou, secrétaire du comité central d'entreprise à Château-Feuillet. "Dans la semaine, la direction a reçu une proposition d'accompagnement financier du gouvernement et elle n'a pas eu le temps nécessaire pour la lire et la comprendre, donc aujourd'hui nous n'avons toujours pas le périmètre du plan et le nombre d'emplois supprimés".
"Sans annonce concrète, ce n'est pas de nature à pouvoir reprendre les négociations donc on est arrivé à un consensus ce matin pour _prolonger la suspension du plan de sauvegarde de l'emploi, le temps que le groupe arrive à une décision__"_ précise un autre délégué syndical.
La direction du groupe, qui ne souhaite pas s'exprimer dans la presse, ne s'est pas prononcé sur la proposition de restructuration faite par le comité central d'entreprise. "Les salariés s'engageaient à travailler beaucoup plus quand l'électricité était moins chère et à poser des congés quand elle était plus chère et donc quand les coûts de production plus élevés, mais on n'a pas eu de réponse" explique Mustapha Haddou.
"Ça nous dévore de l'intérieur, on a peur que certains craquent"
Les salariés de Ferropem sont donc toujours dans l'impasse. Cela fait près de sept mois qu'ils viennent tous les matins dans l'usine de Château-Feuillet en Savoie alors que les machines sont à l'arrêt. Cette attente devient "_insupportabl_e", "atroce" pour Yohan qui travaille dans l'entreprise depuis près de dix ans. "On a déjà dit à la direction qu'elle a de la chance ; pour le moment personne ne s'est fait du mal à l'usine ou en rentrant chez lui, mais certains risquent de craquer".
Même constat pour Johann, qui travaille également dans l'usine depuis dix ans : "On a une pression monstre sur les épaules, on ne sait pas si on part, si on reste, on nous balade encore et c'est sur pour toutes les familles". "Les visites de psychologues ne suffisent pas, ce qu'il faut, pour aller mieux, c'est savoir ce qu'on va devenir" conclut Mustapha Haddou.
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