- Accueil
- Centre-Val de Loire
- Loir-et-Cher
- Infos
- Économie - Social
- Sur la plateforme colis de La Poste à Mer, c'est l'année de tous les records
Sur la plateforme colis de La Poste à Mer, c'est l'année de tous les records
A Mer, dans le Loir-et-Cher, la plateforme de traitement des colis de La Poste a déjà dépassé son pic d'activité habituellement situé autour de la mi-décembre, et a doublé ses effectifs depuis déjà plusieurs semaines. Ce sont les effets du confinement et du boom du commerce en ligne.

Derrière son ordinateur, au centre de la plateforme de traitement des colis de La Poste, à Mer, Cynthia Aubert surveille tout ce qui défile sur l'immense machine à trier d'un kilomètre de long, qui occupe quasiment tout l'entrepôt construit en 2006 dans le Loir-et-Cher.
C'est énorme !"
Embauchée en avril dernier, en plein confinement, elle reste impressionnée par le nombre de colis qui passent sous ses yeux, "quand je suis arrivée au printemps, c'était déjà beaucoup, mais là c'est énorme !".
Depuis le printemps, les chiffres ont explosé à Mer (entre Blois et Orléans), l'une des plus grosses plateformes de traitement des colis de La Poste, au niveau national. Elle dessert 10 départements : les six départements de la région Centre Val de Loire, ainsi que l'Yonne, les Deux-Sèvres, la Vienne, et l'Orne. En moyenne, 160.000 colis sont triés chaque jour à Mer. Une activité en hausse de 30% depuis le début de l'épidémie de Covid-19.
Un pic d'activité atteint le 17 novembre dernier
Avec le reconfinement et la fermeture des magasins dits "non essentiels" le 30 octobre dernier, cette moyenne a été pulvérisée. Au point que le pic d'activité, habituellement situé autour du 15 décembre, a été atteint le 17 novembre dernier, alors même que par rapport à 2019, la plateforme de Mer gère deux départements de moins, le Maine-et-Loire et la Sarthe. Ce jour-là, 338.000 colis ont transité par Mer. Ce chiffre pourrait monter jusqu'à 400.000 à la mi-décembre, c'est la capacité maximale de traitement de la plateforme.
"On avait préparé cet été plusieurs scenarios, et celui d'un reconfinement autour de la période de Noël en faisait partie" explique Franck Farrugia, le directeur de la plateforme de Mer. "Ce scenario, on est donc en plein dedans, mais heureusement on avait anticipé, cela nous a permis de faire face". Les effectifs ont été doublé, le site fonctionne désormais sept jours sur sept et 24 heures sur 24. En ce moment, 500 personnes travaillent à Mer et un deuxième site, sur lequel les colis sont triés manuellement, a été ouvert à quelques centaines de mètres.
Ces chiffres sont bien sûr le reflet d'une tendance, depuis au moins cinq ans : le développement du commerce en ligne. Tous les secteurs qui y sont liés connaissent une croissance de leur activité.
Deux fois plus de rotations quotidiennes par camion
Mais le confinement, et surtout le reconfinement de l'automne, ont littéralement fait exploser toutes les prévisions. "Ce qui est vraiment marquant, c'est que le marché est devenu assez imprévisible" confie Franck Farrugia. "Avant c'était lié à la météo, on savait que si le week-end était pluvieux, on aurait plus de colis à traiter le lundi. Là c'est très lié aux annonces gouvernementales, mais aussi à d'autres choses, tout peut changer d'un jour à l'autre".
Des variations qu'a pu vérifier Ludwig Diaz, qui gère l'arrivée des colis par camions, "en ce moment on en voit passer 30 à 40 de plus que d'habitude, sur une vacation de sept heures, et ça va sans doute encore s'amplifier." Impression confirmée par Etienne Lepsatre, le responsable des transports de la plateforme. Il gère les camions qui achemineront les colis traités ici.
"On doublé les liaisons quotidiennes, on est passé de 150-200 rotations quotidiennes, à environ 400. Et si tous nos clients sont en croissance, ce qui est le plus marqué, ce sont nos petits clients, qui pour certains ont vu leur activité littéralement exploser. Le problème c'est qu'ils ont du mal à nous dire comment ça va se passer d'ici Noël, ça c'est complètement inédit".
Le boom des "petits commerçants"
"Ca c'est vraiment marquant" confirme Franck Farrugia le directeur de la plateforme de Mer. "On voit bien sûr tous les jours des colis Amazon, c'est un de nos principaux clients. Mais la proportion reste stable. En revanche on voit des petits commerçants, qui envoyaient cinq colis avant, maintenant ils en envoient 15 ou 20 par jour". Franck Farrugia le sait parce qu'évidemment chaque colis qui passe ici est scanné, identifié, acheminé. On sait d'où il vient, et presque même, parfois, ce qu'il contient.
Cynthia Aubert, qui les voit tous passer, a pu ainsi se rendre compte des tendances, en fonction des saisons. "Au printemps on voyait passer des piscines gonflables, des jeux de plein air. Là on commence à voir vraiment beaucoup de choses qui ressemblent à des cadeaux de Noël, des sapins, des jouets. J'ai l'impression qu'il y a quand même beaucoup de gens qui s'y sont pris à l'avance, avant de savoir si les magasins rouvriront ou même si on serait déconfinés".