Télétravail généralisé en Bretagne : beaucoup de contrôles, peu de sanctions
La Direction du travail et de l'emploi multiplie les contrôles pour accélérer le télétravail en entreprises et conseiller les directions. Peu de sanctions depuis le début de l'année 2021, les conflits se règlent essentiellement par le dialogue.
"On a du mal à mesurer le nombre" d'entreprises qui pratiquent le télétravail, "car le tissu breton, c'est beaucoup d'entreprises", annonce d'emblée ce jeudi Véronique Descaq, directrice régionale de la DIRECCTE Bretagne (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Mais une étude nationale montre qu'en France, "environ 17% des salariés disent qu'ils pourraient travailler et qu'ils ne le font pas, alors qu'ils sont prêts à le faire."
Une dizaine de mises en demeure en Bretagne
La DIRECCTE multiplie les contrôles… Mais pas forcément les sanctions. "C'est pour cela que l'inspection du travail va dans les entreprises pour vérifier tout cela : respect des protocoles sanitaires et possibilité du télétravail. Avec une entreprise de conseil dans un premier temps et de mise en demeure, dans un second temps. Avant l'intervention de l'inspection du travail, il faut que le dialogue social dans l'entreprise joue ce rôle d’alerte."
"À ce stade, on n'a pas sanctionné en Bretagne. Dans le Finistère, on a fait 60 contrôles et 300 en Bretagne, et on a fait des lettres d'observation puis éventuellement de mises en demeure, uniquement une dizaine dans toute la région."
Il y a du relâchement.
Et un an, après les incitations du gouvernement à faire du télétravail, y a-t-il une perte de souffle ? "Il y a du relâchement", admet Véronique Descaq, "même si je n'aime pas ce mot. On a mesuré cinq points de moins de salariés en télétravail en mars par rapport à novembre. C'est lié à la fatigue des salariés et à l'obligation de production des entreprises. or, il faut encore être très rigoureux sur la question dans les quelques semaines qui viennent."
Déjeuner seul
À midi désormais, le gouvernement demande à ce que les salariés mangent seuls. La DIRECCTE se prépare donc à vérifier sur place : "Nous ferons des contrôles dans les cantines d'entreprises. Il faut plus de deux mètres entre les convives. Et on demande aux entreprises de fournir plutôt des paniers-repas et aux salariés de manger dans les bureaux (le code du travail a été modifié en ce sens)."
À noter que les DIRECCTES vont simplifier leur nom au 1er avril, et devenir les DREETS, directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités.