Discrimination à l'embauche : encore des efforts à faire

Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler ce lundi une nouvelle série de mesure pour lutter contre la discrimination, il délivre un élément : les jeunes d'origine maghrébine devraient fournir quatre fois plus d'effort pour décrocher un emploi que leurs camarades de classe aux noms de consonance bien français. "Ce chiffre est d'une extrême violence et on a du mal aujourd'hui à mesurer son impact à long terme", nous confie Valentin Le Dily, directeur général de SOS Racisme.

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Cette situation de discrimination à l'embauche, Rachid Sekrane en témoigne. Il a 38 ans. Il habite dans le quartier dit "sensible" du Neuhof à Strasbourg. Il est à la recherche d'un emploi de chauffeur de poids lourds depuis trois ans. Si ce phénomène peut en conduire certains à changer d'identité, pour lui c'est NON ! "On est dans le pays des Droits de l'Homme, tout le monde a sa chance. Je ne vais pas modifier mon nom pour être embauché" , explique-t-il.

Des discriminations encore et toujours constatées en France

Près de quatre fois sur cinq, un candidat d'origine hexagonale ancienne (selon la terminologie du BIT) serait préféré à un candidat d'origine maghrébine ou noire africaine selon une enquête du Bureau International du Travail. Le BIT tire ce résultat de plusieurs "testing" en entreprises, ceux-là même que le gouvernement veut intensifier les prochaines semaines en France. Le principe est simple : deux candidats testeurs similaires en tous points excepté le patronyme. Les comportements des recruteurs est analysé à chaque étape du recrutement.

Quelles mesures pour changer les choses?

• le CV anonyme : testé, mais face à la faiblesse du dispositif, l'Assemblée Nationale a supprimé son caractère obligatoire en mai 2015
• "testing" en entreprise : lancés en fin d'année, les résultats seront publiés mi-juin 2016
• témoignage en ligne : en cours sur le site du Défenseur des Droits mais cela ne concerne que les moins de 35 ans
• trophée de la diversité : dans les cartons du gouvernement, dont le but serait de valoriser les entreprises exemplaires dans le recrutement de leurs salariés