Tours : en musique mais sans entrain, 250 personnes du monde de la culture ont manifesté ce jeudi
Environ 250 personnes ont manifesté ce jeudi midi à Tours, dans le cadre d'une journée nationale de mobilisation contre la paupérisation du monde de la culture et pour la réouverture programmée des salles de spectacles.
Artistes, techniciens ou personnel administratif lié à des compagnies ou à salles de spectacles, ils ont défilé dans le centre ville pendant deux heures, à l'appel de plusieurs syndicats. Le cortège a marqué des arrêts devant plusieurs lieux de culture comme le CCCOD, le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, ou Le Petit Faucheux, salle de concert fermée depuis des mois.
La caravane rose qui ferme la marche a beau pousser le volume à fond, l'ambiance reste plutôt morose. Les intermittents qui forment le gros du cortège attendent toujours l'officialisation de la prolongation de leurs droits après le 31 août prochain. Au-delà de l'aspect financier, c'est surtout l'absence de contact avec le public qui pèse sur le moral, comme l'explique Rémi, régisseur à Tours : "Il y a une forme de résignation. On se dit qu'on est face à quelque chose de très compliqué, où personne n'aimerait être celui qui doit prendre les décisions, mais malgré tout, on a des choses à proposer pour rouvrir".
"Dans un théâtre, généralement, le plafond est à 15 mètres et on a 20 mètres entre deux murs donc il doit y avoir moyen de faire rentrer le public sans que les gens ne se postillonnent les uns sur les autres" - Rémi, régisseur à Tours
Beaucoup demandent le lancement d'une concertation pour élaborer un plan de relance, pour accompagner la reprise d'activité. Pour Elsa Maupeu, du Syndicat National des Arts Vivants, avoir une date, même lointaine, pour la réouverture, soulagerait tout le monde : "On ne pourra pas rouvrir d'un coup, comme ça. Selon les typologies de lieux, ça prend du temps. Il faut aussi du temps pour que les équipes se remettent en marche et puisse retravailler leurs créations. Bref, il faut avancer".
Quelques étudiants se sont aussi glissés dans la manifestation. Fabien a 24 ans. Ses études le destinent à devenir directeur de lieu culturel, et si l'avenir s'est obscurci, il ne compte pas renoncer, "c'est un métier de passion. J'ai envie de travailler là-dedans. J'ai envie de proposer de la culture donc même si c'est compliqué, je suis accroché, je me battrai, je ne me vois pas changer".
Après leur périple dans Tours, les manifestants sont allés à la Préfecture pour y déposer leurs revendications.