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Un accord inédit entre BEL et les producteurs de lait
C'est peut-être une solution pour sortir de la crise. Les producteurs de lait de l'ouest et le groupe BEL ont signé ce lundi en Sarthe un contrat qui garantit un prix fixe pour les agriculteurs. Un prix plus rémunérateur qui échappe aussi aux fluctuations du marché.

350 euros les 1000 litres. C'est le prix qu'a obtenu l'association des producteurs de lait Bel Ouest (APBO) pour l'année 2018. " C'est 23 euros de plus que le prix moyen payé en 2017" se réjouit Anne-Laure Dutertre, vice-présidente de l'APBO qui réunit 850 producteurs du grand ouest. "Prix moyen" car les prix du lait fluctuent en fonction du marché et évoluent chaque mois. Ce prix garanti sur un an va donc donner de l'air et de la visibilité aux éleveurs et cela change tout explique Gilles Pousse, le président de l'APBO. " Quand on va aller voir son banquier ou son fournisseur de matériel, quand on va avoir un projet d'acquisition de tracteur ou de nouveau bâtiment, cela va nous permettre d'être plus serein et d'avoir une meilleure écoute, un meilleur financement".
Selon les calculs de Gilles Pousse, les agriculteurs vont toucher jusqu'à 45 euros de plus pour 1000 litres de lait, si l'on ajoute les primes pâturages et d'alimentation sans OGM. Une exploitation moyenne produisant 400 000 litres par an, le gain annuel pourrait atteindre 18 000 euros par exploitation. "En plus d'investir, cela permettra aussi aux agriculteurs qui le souhaitent, d'embaucher un peu de main d'oeuvre ou de prendre des vacances, ce qui n'est pas monnaie courante dans notre profession". John Plard est agriculteur à Bazouges-sur-Le-Loir. Il élève 63 vaches laitières et il a fait ses calculs. "Pour moi, c'est 10 000 euros de plus garanti par an, presque un salaire !". Les éleveurs espèrent aussi que ces prix garantis rassureront les jeunes qui souhaitent reprendre une exploitation.
En contrepartie, les éleveurs s'engagent à produire un lait sans OGM
Si le groupe BEL (Babybel, Kiri, La vache qui rit) accepte d'augmenter ses prix, ce n'est pas sans contrepartie. "Un cahier des charges a été établi avec les producteurs" explique Antoine Fiévet, le PDG du géant laitier (qui emploie 13 000 personnes dans le monde, dont 3200 en France, pour un chiffre d'affaire de 2.9 milliards d'euros). "Il prévoit que les éleveurs fassent pâturer leurs vaches au moins 150 jours par an. Il nous garantissent aussi à terme une alimentation animale sans OGM".
Ce qui a forcément un coût supplémentaire pour les éleveurs mais pas tant que cela. " Nous sommes dans une région de bocage " dit Anne-Laure-Dutertre. " Beaucoup d'agriculteurs font pâturer leurs vaches. Quant aux OGM, il y en a très peu dans l'alimentation. C'est la partie concentrée qui est achetée à l'extérieur, le SOJA par exemple acheté à l'étranger". Une prime de 15 euros les 1000 litres, a été accordée par BEL pour que les éleveurs se mettent en conformité. Car le groupe souhaite valoriser ses produits et espère gagner de nouveaux clients plus exigeants et plus soucieux de la qualité des produits qu'ils consomment. L'APBO rassemble 850 exploitations (pour 1700 éleveurs) en Sarthe, Mayenne, Orne et Maine et Loire. Ils produisent 400 millions de litres de lait par an pour BEL qui a une fromagerie à Sablé (Sarthe), Evron (en Mayenne) et Vendôme (Loir et Cher).
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