Un rassemblement anniversaire réunit une centaine de gilets jaunes à Saint-Avold
Une centaine de gilets jaunes se sont rassemblés ce mardi sur le rond-point de la zone du Heckenwald à Saint Avold (Moselle), deux ans après la première manifestation de ce mouvement né pour contester la hausse des taxes sur le carburant et la baisse du pouvoir d'achat en France.
Une centaine de manifestants se sont réunis dans le calme ce mardi en début d'après midi aux abords du rond-point de la ZAC du Heckenwald à Saint-Avold, deux ans jour pour jour après la première manifestation du mouvement demarré le 17 novembre 2018. Ce lieu avait fait partie de l'un des points d'ancrage de la forte mobilisation observée en Moselle-Est pendant plusieurs semaines.
Une dérogation avait été accordée par la préfecture pour permettre aux gilets jaunes de s'y rassembler statiquement ce mardi.
Un rappel des revendications d'origine
Beaucoup d'entre eux parlent de retrouvailles "en famille". Une famille tourmentée par les traces qu'ont laissées dans la mémoire collective les images des débordements observés lors des différents actes de mobilisation en Moselle et partout en France.
"Certains ont dit que les vrais gilets jaunes ont disparu début décembre 2018. Beaucoup de personnes sont parties car il y a eu une lassitude du manque de réponse du gouvernement et de certaines accusations associées au saccage de l'Arc de Triomphe. Les gilets jaunes qui sont présents aujourd'hui sont soit ceux de la première heure ou ceux qui nous ont rejoint par la suite" explique Kevin Lelorrain, créateur du site "Média Jaune" de Lorraine
"On est toujours là et on n'a pas ce qu'on veut
Ce rassemblement anniversaire devait donc cultiver l'esprit d'un retour aux sources pour ne pas faire oublier leurs revendications initiales : celles du "pouvoir d'achat " et du "mieux vivre ". Annick a répondu présente malgré le confinement. "On est toujours là et on n'a pas ce qu'on veut", explique-t-elle, "j'ai pas assez. J'ai travaillé pendant quarante ans et demi pour gagner 1070 euros de retraite. C'est pas beaucoup. Voilà pourquoi je suis dehors moi".
" Dictature sanitaire "
Pas toujours facile de refixer le cap alors que le pays est en pleine tempête sanitaire. Même le nom du Professeur Raoult s'invite à la fête , dans un cri de rassemblement " Raoult, Raoult, Raoult ! " scandé par une partie des manifestants. Alphonse, aux commandes du mégaphone, perçoit dans la figure du médecin controversé le symbole d'une forme de dissidence que l'on chercherait à faire taire. "Tout le monde essaie de le démonter. Donc, que je pense que c'est quelqu'un qu'il ne faut pas exclure", abonde-t-il.
La situation de crise liée à la pandémie de coronavirus, que certains manifestants dénoncent comme une "dictature sanitaire", n'encourage pas les plus précaires à se joindre au mouvement, selon plusieurs manifestants. "Le port du gilet jaune en lui-même a-t-il vraiment son importance ? Beaucoup de personnes ici se verront comme des citoyens en colère. Nous sommes tout le monde et personne à la fois" ajoute encore Kevin Lelorrain.