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Une semaine après, le conflit s'enlise à l'entrepôt Leroy Merlin de Valence

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Depuis une semaine, des salariés se relaient jour et nuit pour bloquer l'accès à l'entrepôt de Leroy Merlin à Valence. D'autres sites sont touchés par un mouvement similaire en France. Les négociations entre syndicats et direction sont au point mort.

Des salariés de Leroy Merlin bloquent l'accès à l'entrepôt de Valence depuis une semaine. Des salariés de Leroy Merlin bloquent l'accès à l'entrepôt de Valence depuis une semaine.
Des salariés de Leroy Merlin bloquent l'accès à l'entrepôt de Valence depuis une semaine. © Radio France - Willy Moreau

Cela fait une semaine que l'accès à l'entrepôt Leroy Merlin de Valence est bloqué par des salariés. Mercredi 17 novembre au petit matin, ils ont installé un piquet de grève devant l'entrée. Une tente est montée sur place et un brasero fume à l'extérieur pour se réchauffer. Le conflit social sur fond d'augmentations de salaires s'enlise. Les négociations entre la direction et les syndicats sont au point mort. 

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Un employé pris en charge par les sapeurs-pompiers

Ce mercredi 24 novembre, des camions de livraison s'arrêtent à nouveau dans cette rue qui permet d'accéder à l'entrepôt logistique de Valence. Comme ailleurs en France, le site est bloqué. Certains salariés dorment dans leur voiture pour assurer le blocage jour et nuit. 

"On va rester sur place tant qu'on peut et que les forces de l'ordre ne nous déloge pas, explique Romain Coussin, délégué central CGT. On va continuer de tendre la main à la direction. On demande juste à se mettre autour de la table et pour l'instant nous n'avons aucun retour". La direction renvoie la balle. "L'entreprise reste en dialogue et à l'écoute des salariés et des grévistes. Il faut qu'on rétablisse une situation pour que ça s'ouvre", répond Marc Renaud, directeur de la communication interne et institutionnelle de Leroy Merlin, qui évoque 800 grévistes en France sur 28.000 collaborateurs.

Chacun campe sur ses positions et la situation s'enlise. Le salarié qui a menacé de s'immoler par le feu la semaine dernière a de nouveau réitéré son geste ce mercredi. En état de choc, les sapeurs-pompiers l'ont pris en charge. "Vous voyez ce qu'il se passe, on est des pions pour la direction. Et la souffrance des collaborateurs, ils s'en foutent", s'énerve Linda, élue CFDT. 

Des ruptures de stock à prévoir ? 

La tension monte et la colère aussi. Les salariés grévistes réclament une revalorisation des augmentations décidées lors des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). "On se bat pour avoir 40 euros en plus par mois sur ce que la direction promet. 40 euros pour décharger du carrelage et des containers", souffle Bob qui touche 1.251 euros net par mois. Une somme modique mais qui fait la différence pour cet intérimaire : "Les fins de mois sont difficiles. Ce n'est pas évident, je paye un loyer de 650 euros et j'ai deux enfants. Heureusement que ma femme travaille"

Les salariés dénoncent des fiches de paie au rabais. À l'inverse Marc Renaud fait valoir que "sur les cinq dernières années, les salariés de Leroy Merlin ont touché entre 16 et 18 mois de salaire par an ce qui est dû à l'engagement et à l'activité de l'entreprise. Sur les huit dernières années, les augmentations générales décidées lors des NAO ont permis 11% d'augmentation de salaire pour l'ensemble des collaborateurs__. C'est au-dessus de l'inflation". Façon de répondre aux criques des syndicats qui dénoncent des augmentations cette année inférieures à l'inflation. 

Jusqu'à quand durera le conflit ? La CGT évoque des menaces de licenciement. "Sur au moins deux de nos sites, la direction est venue expliquer qu'un huissier de justice fera des constatations pour aller en référer au tribunal pour obtenir le déblocage et des mesures disciplinaires", s'alarme Romain Coussin. "Il n'y aucun licenciement prévu. Rien n'est envisagé. Je dénie formellement cette information", réfute Marc Renaud qui insiste malgré tout sur l**'illégalité de bloquer des sites en France**. 

À quelques centaines de mètres, le magasin lui reste ouvert au public. La direction assure qu'il n'y a pour l'instant pas de rupture de stocks mais cela risque de devenir problématique dans quelques jours voire semaines. "C'est notre moyen de pression", conclut Bob. 

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