"On va exploser !" : la colère des assistants d'éducation à Valence
Les AED, assistants d'éducation, ont manifesté ce mardi 1er décembre à Valence mais aussi à Privas, en Ardèche, pour dénoncer leur précarité, exacerbée depuis la crise sanitaire.
"On est le poumon de l'établissement et on aimerait être reconnu en tant que tel", s'étrangle Tiffany Fleisch, assistante d'éducation (AE ou AED) au collège Revesz-Long de Crest, dans la Drôme. La représentante du "Collectif AED du 26" dénonce les conditions dans lesquelles, elle et ses collègues, travaillent.
Un statut trop précaire ?
Ils ne sont pas nombreux à marcher à Valence ce mardi 1er décembre, à peine une cinquantaine. "En même temps, on est soutenu par personne", fait remarquer Sonia, AED au collège Charles de Gaulle de Guilherand-Granges. "Heureusement que notre CPE est là mais sinon, on n'a aucun soutien. Moralement, c'est très dur. On a trop de choses à faire. Heureusement qu'entre nous surveillants, on est solidaires", rajoute-t-elle.
Tous le disent : malgré les difficultés, ils adorent leur métier. "Car oui, c'est un métier, insiste Marie, AED depuis un an au lycée Camille Vernet à Valence. Le problème, c'est qu'on enchaîne des CDD sur six ans et après c'est fini".
"En gros, on enchaîne six CDD d'un an et ensuite on nous dit 'casse-toi' " - Amélie, AED au collège Marcel Pagnol à Valence
S'ils sont dans la rue, c'est donc pour demander une vraie reconnaissance et la possibilité d'être titularisé. Tiffany Fleisch souligne que les temps ont changé : "à la base, les AED c'était un job étudiant mais ce n'est plus le cas. Aujourd'hui, l'âge moyen des AED est de 38 ans. Il faut qu'on ait un vrai statut". Elle va terminer sa sixième et dernière année mais voudrait pouvoir continuer.
La crise du coronavirus comme amplificateur
Pourtant, les conditions dit-elle ne sont pas idéales. La mise en place du protocole sanitaire a embrasé une colère qui couvait depuis plusieurs années. "Il est impossible à tenir : quand on se retrouve avec 650 élèves à vérifier qu'ils se lavent bien les mains, qu'ils doivent respecter le mètre de distance. On n'en peut plus, on en a marre", explique Tiffany Fleisch.
Marie confie une grande déception : "C'est du flicage maintenant, on doit contrôler le port du masque et on n'accompagne plus les élèves". Comme d'autres collègues, elle considère qu'il faudrait davantage de personnes pour "faire le travail correctement". Pour la première fois depuis leur création en 2003, les AED manifestent... et promettent de poursuivre le mouvement s'ils n'obtiennent pas des avancées.