Bassin de Lacq : Yara c'est fini, le candidat à la reprise renonce
Ce vendredi matin en préfecture à Pau, les salariés de l'usine Yara de Pardies ont appris que faute de repreneur leur entreprise allait fermer. C'est la fin d'un combat de plusieurs mois. Le dernier repreneur sur les rangs renonce.

Une délégation des salariés a été reçue à la préfecture en présence du directeur de Yara France. On leur a expliqué que le dernier repreneur qui était sur les rangs avait finalement renoncé à reprendre l'usine. Il s'agissait du groupe espagnol Fertiberia. La déception des salariés était grande surtout qu'ils s'interrogent sur les vrais motifs du renoncement du groupe espagnol.
Les élus de Yara, Charles Puntous et Jean-François Derolez à leur sortie de la préfecture
Une cinquantaine de salariés attendait ses élus devant les grilles de la préfecture. Tous très déçus bien sûr. Ils pensent qu'en réalité Yara a fait obstruction à cette reprise parce que Fertiberia est un concurrent direct du groupe norvégien. Le directeur de Yara France Thierry Loyer conteste cette hypothèse. Selon lui le groupe espagnol a fait une étude de marché , et il n'y avait pas assez de débouchés localement dans notre agriculture pour reprendre cette usine et fabriquer des engrais.
Thierry Loyer le directeur de Yara France
Le groupe Fertiberia concurrent direct de Yara
Fertiberia est un groupe espagnol qui compte 14 centres de production : 9 en Espagne, 2 en Algérie et 3 au Portugal., il emploie 3000 salariés. Il est numéro deux des producteurs d'engrais de la zone euro et de l'arc méditerranéen et il a crée sa filiale française en 2013, avec l'objectif "de créer une base de développement pour de futurs investissements en France". Fertiberia a acheté en 2015 Leseur SA à Rennes. Leseur ce sont 200 000 tonnes d'engrais et des contrats avec plusieurs coopératives de l'ouest de la France. C'était donc un candidat tout à fait sérieux. Jean Luc Pradal le directeur de Fertiberia France explique qu'il connaît le site de Pardies, et qu'après une étude de marché et de rentabilité, la reprise n'était pas possible. Il affirme que ce n'est pas la concurrence avec Yara qui a fait capoter le projet.
Jean-luc Pradal directeur de Fertiberia France
Une réunion de la dernière chance au ministère à Paris
Le groupe Fertiberia sera convié à une réunion au ministère de l'économie à Paris pour tenter d'analyser les raisons de son renoncement et voir s'il n'y a pas des pistes à explorer. Le député David Habib qui était présent à la préfecture n'a plus beaucoup d'espoir.
David Habib, député socialiste présent à la réunion à la préfecture
Pour les salariés de yara le compte à rebours est enclenché : mise à la signature du plan de sauvegarde de l'emploi la semaine prochaine, premières lettres de licenciement au premier novembre, pour une quarantaine de salariés, 43 resteront jusqu'en mars pour la mise en sécurité du site, et 11 jusqu'à la fermeture complète de l'usine en octobre 2018