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"Il aurait fallu baisser la pression fiscale pour tous" l'ex-gilet jaune Yves Garrec réagit aux annonces

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Le Premier ministre vient d'annoncer une prime de 100 euros pour ceux qui gagnent moins de 2.000 euros nets par mois. "Ce n'est pas suffisant", dénonce Yves Garrec. Cet ancien chauffeur VTC, désormais en retraite, est une figure des gilets jaunes à Toulouse.

Yves Garrec, ancienne figure des gilets jaunes d'Occitanie, était ce matin l'invité de France Bleu Occitanie. Yves Garrec, ancienne figure des gilets jaunes d'Occitanie, était ce matin l'invité de France Bleu Occitanie.
Yves Garrec, ancienne figure des gilets jaunes d'Occitanie, était ce matin l'invité de France Bleu Occitanie. © Radio France - Jeanne-Marie MARCO

D'ici à décembre, 100 euros nets pour tous ceux qui gagnent moins de 2.000 euros par mois. Jean Castex a enfin annoncé des mesures pour pallier la hausse des prix des carburants. C'était hier soir au 20 heures de France 2 et ce matin, pour réagir à ces annonces, Yves Garrec est l'invité de France Bleu Occitanie. Cette ancienne figure des gilets jaunes témoigne aussi d'un regain du mouvement contestataire, à six mois de l'élection présidentielle.

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Une "indemnité inflation" qui va concerner 38 millions de Français pour faire face à la flambée des prix. Est-ce que, comme nos auditeurs, aussi peu convaincu ? 

Disons que tout ce qui est prime, c'est histoire de maintenir le peuple, c'est user du bâton et de la carotte. Ça va coûter 3,8 milliards d'euros et pourquoi ne pas l'avoir injecté pour faire baisser la pression fiscale sur les carburants ? Puisque l'État a 60 % de taxes. Ces 3,8 milliards auraient peut-être pu faire baisser cette part à 56, 57%. 

Certes ce n'est pas immédiat, mais c'est quand même de l'argent qui arrive directement sur le compte en banque. 

Oui, mais c'est peut-être pas de l'argent qui va profiter aux bonnes personnes. Je prends deux exemples : un gars qui gagne 1.900 euros, il prend le bus et le métro pour aller travailler, il va toucher la prime. Un autre qui gagne 2.500 euros, il fait 200 kilomètres par jour, il n'a pas la prime. 

"Il aurait fallu baisser la pression fiscale pour tout le monde, que tout le monde en profite."

Moi, j'étais chauffeur de VTC, le minimum que je faisais pour une petite journée, c'était 200 kilomètres. Bon, je gagnais plus de 2.000 euros. Mais le carburant, c'est pour ça que je suis descendu dans la rue en 2018, c'est parce que j'avais une pression fiscale, mon poste carburant avait explosé. 

Vous estimez que c'est une réponse politique à six mois de la présidentielle pour calmer tout le monde ?

Ni plus ni moins. Mais là on est en train de faire encore une barrière avec le pass, le masque... Y a des Français qui y ont le droit et d'autres qui ne vont pas y avoir droit.  Comme je le dis, on a des Pieds Nickelés au gouvernement. 

Vous avez été une figure du mouvement des gilets jaunes à Toulouse. Aujourd'hui, vous en l'êtes plus, pourquoi ?

Je ne suis plus gilet jaune parce qu'au début, quand on est descendus dans la rue, on était là pour manifester contre la pression fiscale, mais on a été infiltrés par les syndicats, la gauche, la droite, l'extrême gauche. 

"Ce mouvement est polyforme et hétéroclite, mais il a surtout été vampirisé par la gauche et l'extrême-gauche."

J'ai eu des appels délirants de syndicats qui voulaient nous récupérer. 

Mais avec cette flambée des prix, vous n'êtes pas redescendus dans la rue ?

Je suis redescendu et je redescends dans la rue pour manifester. Je suis contre le pass sanitaire. Pourtant j'ai été vacciné et je travaillais au vaccinodrome, mais je suis contre. 

Disons qu'il y a des gilets jaunes historiques. Et quand l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, quand il a dit "plus de gilets jaunes sur les ronds-points", il a envoyé tous les gilets jaunes dans les centres-villes. Il y a eu de la casse et, nous, les historiques, on s'est retirés. On voulait plus faire partie de ce mouvement d'anarcho-syndicalistes et de black blocks. 

Est-ce que le mouvement peut se relancer selon vous, même si vous n'en faites plus partie ? 

Il peut retrouver de la force mais pas sous la même forme. Nous, on a toujours dit qu'à partir du moment où on manifeste, on fait de la politique donc on voulait s'engager politiquement. Mais ça a été pas mal refusé par la grande majorité. 

Je suis le président co-fondateur du groupe Vox Populi. C'est pas vraiment issu des gilets jaunes et qui regroupe toutes les personnes de bonne volonté, de gauche comme de droite, on s'en fiche. Tout ce qui importe, c'est de venir avec de la bonne volonté. Si on avait pu, on aurait emmené quelqu'un à l'Elysée.

Alors est-ce que les gilets jaunes ont leur candidat pour l'élection présidentielle ?

Il n'y a pas de candidat pour les gilets jaunes. Après, historiquement tout ce qui est combat syndical c'est à gauche. Oui, les gilets jaunes vont voter, mais ils ne reconnaissent pas ni dans Jean-Luc Mélenchon ni Eric Zemmour, c'est un mouvement polymorphe et hétéroclite.   

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Vous avez d'ailleurs été nombreux à réagir en direct sur notre antenne ce matin à ces annonces du Premier ministre. 

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